Les Gagées de Bohème autour de Polignac (43)
Le 20 février, avec la ponctualité d’un coucou suisse, tout le groupe s’est retrouvé au lieu de rendez-vous, face au magnifique panorama du Château de Polignac, pour rencontrer Gageae bohemica, réputée fleurir précocement.
Sous la conduite éclairée de Gabriel, le groupe constitué d’Anne-Marie, Catherine, Françoise, Gisèle, Josie, Marie-Claude, Michèle, Mireille et Jean-Jacques, prenait la direction du petit plateau de la Chabonne (838 m d’altitude). Le substrat est constitué de brèche basanitique (voir en fin de page la description et l’origine de cette roche).
Les Gagées sont bien là, fraîchement écloses, assez nombreuses mais dispersées sur une vaste surface. La Gagée de bohème a pour synonyme : Gagea saxatilis, autrement dit “Gagée des rochers”. Sur cette station, le sol est effectivement très faible, de l’ordre de 5 cm. Elle a donc une affection toute particulière pour les pelouses seches et rocheuses.
À noter qu’elles bénéficient d’un statut de protection sur la totalité du territoire national.
Les Gagées sont de petites plantes naines (3 à 8 cm), vivaces (ayant à la base 2 bulbes enfermés dans une tunique commune
Elles se caractérisent par 2 feuilles basales, filiformes, canaliculées, de moins d’1 mm de largeur que l’on voit bien sur la photo ci-dessous.
Les pédicelles et les faces extérieures des tépales sont pubescents, voire velus.
Les bractées foliacées inférieures dépassent souvent l’inflorescence.
Généralement la fleur est unique, rarement elle porte 2 ou trois fleurs.
Avant de quitter ce petit plateau pour aller explorer une autre station située sur le flanc ouest du Mont Denise, entre Polignac et Le Puy, nous ne pouvons pas nous empêcher d’admirer le sublime paysage du bassin du Puy au premier plan avec le Mézenc en arrière plan.
Sur la Denise, au sommet de la pelouse, nous avons perdu notre guide, Gaby, attardés que nous fûmes à observer le magnifique panorama du plateau vellave.
Dans cette pelouse maigre, notre attention est attirée par de minuscules fleurs, de l’ordre du millimètre, constituées en tapis dense. Il s’agit de Draba verna L., la drave printanière ayant pour synonyme Erophila vulgaris DC. Cette petite plante appartient à la famille des brassicacées. Elle est très fréquente sur toute la France, dans les lieux secs et sablonneux mais sa taille, notamment au tout début de sa floraison, ne nous permet pas de la repérer facilement.
Les gagées étaient également présentes sur cette pelouse et au même stade de développement que sur la précédente station visitée.
En remontant jusqu’aux véhicules, quelques rosettes d’orchidées sont repérées, les plus développées peuvent être attribuées raisonnablement à l’Orchis bouc, Himantoglossum hircinum (L.) Spreng.
A 17 h30 il était temps de rentrer et malgré le peu de plantes en fleurs rencontrées, chacun était heureux de cette première sortie car pour la majorité, les Gagées de Bohème étaient une dévouverte.
Fragments pulvérisés de basanite vitreuse, dans un ciment jaunâtre (palagonite). L’affleurement le long de la route, entre la Denise et Polignac (près du rond-point), constitue le soubassement du volcan de la Denise (cône strombolien) : alternance de dépôts de maar, très lités et de coulées basaltiques ; blocs de brèche palagonitique avec parfois des fragments du socle et enclaves de basalte.
Un examen à la loupe binoculaire montre un basalte très noir, vitreux, fragmenté en d’innombrables lambeaux intimement liés par le ciment palagonitique orange. Le magma est souvent bulleux, les cavités sont parfois tapissées d’un « gel » siliceux de couleur bleuâtre. La brèche est souvent caverneuse ; présence de grains de quartz émoussés, polis (grains roulés ?) également feldspath blanc et débris de laves scoriacées. Tout démontre un phénomène explosif violent et un contact brutal avec une masse d’eau.
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