Jeudi 24, il n’est pas 8 h 30 lorsque nous quittons la pension. En allant chercher Françoise et Gérard, nous traversons des biotopes à hautes plantes (qui plus est des apiacées), telles Conium maculatum, Smyrnium olusatrum, Magydaris pastinacea. De nouveau tous les six, nous filons plein sud au travers des orangeraies puis des olivaies. Plus loin, à Tertenia, nous quittons la route principale pour atteindre la plage de Melisenda où dans le sable, des milliers d’aegagropyles se sont déposés. En arrière, Apium nodiflorum, (encore une apiacée), colonise une zone humide. Demi-tour pour une autre plage, celle de Foxi Manna, immense et calme. En arrière, où moutonnent les dunes, nous relevons des espèces que l’on trouve aussi chez nous. Ce sont : Cakile maritima, Eryngium maritimum, Medicago littoralis et marina, Oxalis pes-caprae, Pancratium maritimum, Pseudorlaya pumila, Rumex scutatus. Dans un jardin proche de la plage, fleurit un beau polygala arbustif, Polygala myrtifolia, originaire d’Afrique du Sud. Ensuite, après le croisement avec la route de Lanusei, tout change : partout la montagne et son maquis arboré. Un peu avant Ussassai, arrêt pour des Papaver setiferum ainsi que pour des Orchis longicornu aux coloris s’échelonnant du blanc au pourpre en passant par le rose. Puis nous apparaît Ussassai. Plus loin nous nous arrêtons sur une hauteur d’où nous dominons la bourgade. Après nous être restaurés en ce lieu, nous herborisons parmi des schistes noirâtres : plantes banales mais nombreuses et belles asphodèles commençant tout juste à éclore. Au-delà d’Ussassai, par contre, depuis la voiture j’aperçois les très rares Leucoium aestivum en quantité inimaginable. Dans la vallée du Saladis fleurissent les beaux lauriers-roses. Huit kilomètres au-delà, changement de direction : au nord nous nous dirigeons. Partout des pentes boisées de chênes caduques mêlés aux chênes-lièges. Dans les clairières abondent des fleurs de toutes sortes parmi lesquelles nous relevons : Apium nodiflorum, Cephalanthera rubra, Gennaria diphylla, Leucoium aestivum, Orchis papilionacea et provincialis. Un bon kilomètre avant Aritzo nous empruntons une route s’élevant dans le Gennargentu, massif le plus important de l’île, culminant à 1834 m. A 1000 m les rochers nous livrent Saxifraga bulbifera et corsica. Plus haut une petite potentille rampante est tout bonnement Potentilla rupestris. Mais plus loin, la forêt est égayée de magnifiques pivoines carminées, la rare endémique Paeonia mascula subsp russii. Notons encore Arabis rosea, Asplenium onopteris, Carex divulsa, Cruciata glabra, Ulmus minor. Au-delà de San Arcu di Tascussi, 1249 m, nous n’irons pas. De là descente sur Desulo où nous retrouvons la route d’Aritzo. Ici à 800 m, nous dégusterons pour la première fois, dans une salle où brûle un bon feu de bois, un délicieux cochon de lait.

Conium maculatum
Smyrnium olusatrum
Magydaris pastinacea
Melisenda au Sud de Foxi-Manna
Foxi-Manna
Cakile maritima
Cakile maritima fructifié
Eryngium maritimum
Medicago marina
Oxalis pes-capraea
Pancratium maritimum
Rumex scutatus
Polygala myrtifolia
Papaver setigerum
Ussassai
Asphodelus ramosus vers Ussassai
Asphodelus ramosus
Leucoium aestivum
Leucoium aestivum
Nerium oleander
Orchis provincialis
Cephalanthera rubra
Saxifraga corsica
Potentilla rupestris
Paeonia mascula ssp russii
Aritzo

Vendredi 25, à Valico Ortuabis, au sud-ouest d’Aritzo, débute notre herborisation «  orchidées ». Dès notre arrivée, un couple s’approche de nous. Tous deux sont enseignants à l’Université de Cagliari. La dame, botaniste, aussitôt nous accompagne, nous montre des orchidées et les nomme ainsi que les autres plantes rencontrées. Voici en sa compagnie la liste dressée: Anacamptis papilionacea variante expansa, Convolvulus cantabrica, Cynara carduncullus, Euphorbia spinosa, Genista corsica, Helianthemum nummularium subsp berterianum et salicifolium, Helichrysum italicum subsp microphyllum, Hypericum tomentosum, Morisia monanthos, Ophrys annae, bombyliflora, fusca subsp fusca, holosericea, incubacea, morisii, sicula, speculum, Orchis « Aceras » anthropophora, mascula subsp ichnusae endémique sarde, Ornithogalum exscapum, Pancratium illyricum, Polygala sardoa, Romulea requienii, Serapias parviflora, Teucrium marum, Thapsia garganica etc. Mais il convient de dire, avant de continuer, quelques mots sur Morisia monanthos ci-dessus nommée. Cette plante présente en effet la particularité d’enterrer ses fruits lorsqu’ils arrivent à maturité. Ayant pris congé de nos charmants compagnons, qui eux continuent l’exploration du site, nous rejoignons Nurallao où la seconde station à orchidées que nous devons prospecter, ne nous livrera rien de nouveau, au dire de Me Manta Mura. Donc pas d’herborisation mais arrêt pique-nique sur les bancs d’un jardin public. Puis continuation du « périple » du jour dans un paysage vallonné où sur les talus fleurissent Hedysarum coronarium et Cerinthe major. Mais c’est le jour des rencontres ! En effet nous allons visiter le nuraghe Arrubiu guidés par un Sarde ayant passé les dix premières années de sa vie en Belgique francophone. Le nuraghe visité, séparation d’avec ce guide si sympathique. A Barumini, où nous parvenons, personne n’a envie de s’éterniser. Seule je descends jeter un petit coup d’oeil à Su Nuraxi. Bien m’en a pris car je découvre Medicago ciliaris, rarissime luzerne aux très gros fruits. De retour aux voitures, j’apprends que, d’un commun accord, tous mes compagnons ont décidé de quitter Barumini et de prendre de l’avance. C’est au camping de Carbonara que s’arrêtent Gérard et Françoise. Quant à nous quatre, c’est dans ses parages, l’hôtel « Tre lune » qui nous accueille : grande et belle chambre donnant sur un large balcon d’où l’on voit, au loin, la mer.

Hypericum tomentosum
Morisia monanthos
Ophrys bombyliflora
Ophrys fusca
Ophrys sicula
Ophrys morisii
Ophrys speculum
Orchis mascula ichnusae
Hedysarum coronarium
Cerinthe major
Nuraghe Arrubiu
Nuraghe Arrubiu
Cabane près du nuraghe Arrubiu
Oléastres
Ruines du château Marmilla de Las Plassas à Barumini
Nuraghe de Barumini

(suite)

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