Sur proposition du CNBMC (Mathieu Mercier), 9 membres de l’Association Botanique 42 se sont retrouvés dans le hameau d’Argental (Bourg-Argental) pour faire un point sur la situation des populations d’Asarum europaeum poussant dans les vallées de l’Argental et du Riotet.
Besson Anne-Marie, Canevet Josie, Houdré Jean-Jacques, Jay Catherine, Parizot Marie-Claire, Rullière Victoria, Marie-Ange et Michel Viallon et Villemagne Isabelle étaient donc présents, le 11 avril 2023, dès 9 h 30.
L’objectif principal consistait à vérifier l’état des populations identifiées par le CBNMC dans les années 2010 pour partie et, 2017, pour l’autre partie, dont les positions GPS nous avaient été préalablement transmises par ce dernier.
L’objectif second se proposait d’étendre la prospection au-delà des stations connues.
Dès le début, un problème méthodologique s’est présenté : comment dénombrer, de manière aussi fiable que possible et reproductible, la population de chaque station ?
Sachant que l’Asaret se caractérise par des souches et tiges longuement rampantes et radicantes, il paraissait difficile de pouvoir dénombrer chaque pied unitairement, tout particulièrement sur un sol pratiquement entièrement recouvert de feuilles des arbres surplombant et, de plus, souvent sous des ronciers.
Il fut alors décidé de compter les feuilles apparentes. Mauvaise idée, il y avait autant de feuilles apparentes que de feuilles cachées sous les feuilles des arbres surplombants et selon l’enthousiasme des uns ou des autres, nous ne comptions pas la même réalité puisque certains nettoyaient consciencieusement la surface du terrain pour bien faire apparaître la totalité des feuilles tandis que d’autres ne dénombraient que les feuilles apparentes.
Après une demi-heure, constatant l’hétérogénéité de nos pratiques et la difficulté à traduire une réalité objective, nous avons décidé de ne plus compter les feuilles et de simplement constater la présence d’Asarum sur tous les points faisant l’objet d’un pointage GPS. Ce qui fut fait.
Sur les 42 “points GPS” à vérifier, un seul avait disparu puisque le milieu avait été fortement remanié par l’abattage du couvert forestier et son remplacement par de jeunes conifères. Au-delà de ces 42 stations, nos recherches ont permis, d’une part, de prouver l’extension de la population d’Asarum au nord de l’aire déjà connue, à proximité d’Argental et d’identifier une nouvelle station forte d’une centaine d’individus à proximité du hameau de Brenade.
Pour toutes les localités observées, l’environnement immédiat est caractérisé par un couvert arbustif constitué de noisetiers, dominé par une futaie (Érables, Frênes, Châtaigniers). Souvent des ronces viennent masquer les feuilles des pieds d’Asarum.
La répartition géographique de l’Asaret d’Europe se cantonne à la moitié orientale de l’hexagone jusqu’au sud du Massif Central et au Bas Dauphiné. Quelques localités sont connues en Basse Normandie. Il peut être localement abondant. Pour le département de la Loire, il n’est connu qu’autour de Bourg-Argental, au sud du Pilat (objet de cette recherche) et à proximité de Saint-Galmier, dans les Monts du Lyonnais.
Son habitat est typiquement constitué de frênaies, taillis de noisetiers, charmes et érables, sur des terrasses alluvionnaires à substrats frais.
L’Asaret est un géophyte à souche et tiges longuement rampantes et radicantes, émettant des rameaux très courts, dressés, écailleux, portant 1-2 paires de feuilles orbiculaires en rein, longuement pétiolées, et au sommet une fleur noirâtre, velue, courtement pédonculée
Même si cette journée de prospection était intégralement consacrée à Asarum europaeum, d’autres végétaux ont été observés, parfois photographiés, dont la liste figure ci-dessous.
Nom scientifique | Nom vernaculaire |
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Acer pseudoplatanus | érable sycomore, Grand érable, érable faux platane |
Adoxa moschatelina | Herbe musquée, Moscatelline, Moschatelline, Muscatelle, Adoxe musquée |
Ajuga reptans | Bugle rampante, Consyre moyenne |
Alliaria petiolata | Alliaire, Herbe aux aulx, Alliaire pétiolée, Alliaire officinale |
Alnus glutinosa | Aulne glutineux, Verne, Vergne |
Anemone nemorosa | Anémone des bois, Anémone sylvie |
Angelica sylvestris | Angélique sylvestre, Angélique sauvage, Impératoire sauvage |
Arabidopsis thaliana | Fausse arabette de Thalius, Arabette de Thalius, Arabette des dames |
Arum maculatum | Gouet tacheté, Arum maculé, Arum tacheté, Gouet maculé |
Asarum europaeum | Asaret d'Europe, Asaret, Cabaret, Oreille-d'homme, Roussin |
Asplenium trichomanes | Doradille des murailles, Capillaire des murailles, Fausse capillaire |
Betula pendula | Bouleau pleureur, Bouleau verruqueux, Boulard |
Campanula rotundifolia | Campanule à feuilles rondes |
Capsella bursa-pastoris | Capselle bourse-à -pasteur, Bourse-de-capucin, Bourse-à -pasteur |
Cardamine hirsuta | Cardamine hérissée, Cardamine hirsute, Cresson de muraille |
Cardamine pratensis | Cardamine des prés, Cresson des prés, Cressonnette |
Castanea sativa | Châtaignier cultivé, Châtaignier, Châtaignier commun |
Cerastium fontanum | Céraiste des fontaines |
Chrysosplenium alternifolium | Dorine à feuilles alternes |
Chrysosplenium oppositifolium | Dorine à feuilles opposées, Hépatique des marais |
Cyrsium vulgaris | Cirse commun, Cirse à feuilles lancéolées, Cirse lancéolé |
Fragaria vesca | Fraisier sauvage, Fraisier des bois |
Fraxinus excelsior | Frêne élevé, Frêne commun |
Galanthus nivalis | Galanthe des neiges, Perce-neige |
Geranium rotundifolium | Géranium à feuilles rondes, Mauvette |
Glechoma hederifolia | Gléchome Lierre terrestre, Lierre terrestre, Gléchome lierre |
Hedera helix | Lierre grimpant, Herbe de saint Jean, Lierre commun |
Helleborus foetidus | Ellébore fétide, Pied-de-griffon |
Hylotelephium maximum | Hylotéléphium élevé, Grand hylotéléphium, Grand orpin |
Lactuca sp. | Laitue |
Lamium purpureum | Lamier pourpre, Ortie rouge |
Pinus sylvestris | Pin sylvestre |
Plantago lanceolata | Plantain lancéolé, Herbe-aux-cinq-coutures |
Potentilla micrantha | Potentille à petites fleurs |
Potentilla sterilis | Potentille stérile, Potentille faux fraisier |
Pseudotsuga menziesii | Douglas de Menzies, Sapin de Douglas, Pin de l'Orégon, Douglas |
Pteridium aquilinum | Ptéridie aigle, Ptéridium aigle, Fougère aigle, Porte-aigle |
Pulmonaria affinis | Pulmonaire affine, Pulmonaire semblable |
Ranunculus auricomus | Renoncule tête-d'or, Renoncule à tête d'or |
Sambucus nigra | Sureau noir |
Stellaria media | Stellaire intermédiaire, Mouron des oiseaux, Morgeline, Mouron blanc |
Tanacetum parthenium | Tanaisie matricaire, Grande camomille, Partenelle, Pyrèthre doré |
Trifolium pratense | Trèfle des prés, Trèfle violet |
Urtica urens | Ortie brûlante, Ortie grièche, Petite Ortie |
Valeriana officinalis | Valériane officinale |
Valerianella locusta | Valérianelle potagère, Mache doucette, Mache, Doucette |
Veronica beccabunga | Véronique beccabonga, Cresson de cheval, Véronique des ruisseaux |
Veronica hederifolia | Véronique à feuilles de lierre |
Veronica officinalis | Véronique officinale, Herbe aux ladres, Thé d'Europe |
Veronica sublobata | Véronique à feuilles presque lobées, Véronique des bois |
Vicia sepium | Vesce des haies |
Viola arvensis | Violette des champs, Pensée des champs |
Viola hirsuta | Violette hérissée |
Viola reichenbachiana | Violette de Reichenbach, Violette des bois |
Viola riviniana | Violette de Rivinus, Violette de Rivin |
Nous avons eu la chance de voir les deux Chrysosplénium, à feuilles alternes et à feuilles opposées, pousser côte à côte, sur les rochers bordant les ruisseaux.
Le taxon qui suit a un statut un peu équivoque. Selon les auteurs, il est appelé Veronica hederifolia subsp lucorum (Klett & Richt.) Hartl, Veronica hederifolia subsp sublobata ou Veronica sublobata M. Fisch.
L’atlas de la flore vasculaire de la Loire et du Rhône le connaît sous la première appelation (V. hederifolia subsp. lucorum). Flora Gallica l’érige au rang d’espèce : Veronica sublobata M. Fisch. et lui rattache V. hederifolia subsp lucorum comme un simple synonyme. Nous le nommerons ici selon les préconisations de Flora Gallica : Veroniqua sublobata.
Ce taxon (et ses synonymes) est mal connu et certainement sous-prospecté au profit de la sous-espèce hederifolia dont il ne se distingue bien qu’à la floraison par ses fleurs lila pâle (et non bleu franc) sans gorge blanche discernable. Ses fleurs sont, par ailleurs, plus petites que le calice.
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