Roumanie, fin. Début Bulgarie.

Lundi 7 juin

Direction, ce matin, de Sighisoara, en traversant d’immenses houblonnières. Arrivés à destination, Paul, fatigué, ne participe pas à la visite. Nous, les trois dames, grimpons sur la colline et arrivées à l’ancien village allemand, de style gothique, photographions la maison de Vlad Tepes, « l’empaleur », dit Tracula. Nous empruntons ensuite un escalier couvert tout en bois conduisant à une école du XVe siècle, actuellement école internationale. Nous redescendons par un chemin pavé de larges dalles en ciment. Parvenues à la Tour de l’Horloge, nous y entrons pour visiter le très intéressant musée ethnographique ainsi que la reconstitution d’une des plus anciennes pharmacies roumaines, en l’occurrence celle de l’apothicaire Bertram (1636). Ceci fait, nous grimpons sur le chemin de ronde d’où nous jouissons d’une vue grandiose et superbe. Enfin nous rejoignons Paul. Montée dans la voiture pour les 90 km nous séparant de Sibiu. Arrêt pique-nique sur les quelques marches conduisant à un jardinet. Nous reprenons la route, traversons Sibiu où nous reviendrons loger ce soir et prenons la direction de la Marginiea Sibiului. Dans la vallée s’égrènent des villages aux noms de consonance latine. A Orlat, nous photographions un vieux couple en tenue régionale de tous les jours. A Sibiel, nous visitons l’église du XVIIIe siècle ornée de belles fresques ainsi que le musée du village et sa splendide collection d’icônes peintes sur verre. A Saliste nous photographions deux religieuses conduisant une charrette. A Tilisoa, nous renonçons à atteindre Poiana Sibului, la piste étant par trop mauvaise. A Sibiu nous retenons nos chambres pour la nuit puis allons dîner à l’Imperator Romanilor au cadre agréable et à la cuisine réputée.

1993 01 Sighisoara- panorama

Sighisoara – panorama

1993 02 Sighisoara escaliers

Sighisoara escaliers

1993 03 Sighisoara Dracula

Sighisoara Dracula

1993 04 Sighisoara escalier couvert

Sighisoara escalier couvert

1993 05 Sighisoara tour de l'horloge

Sighisoara tour de l’horloge

1993 06 Sighisoara Musée de la pharmacie

Sighisoara Musée de la pharmacie

1993 07 Peu avt Sibiu ferme

Peu avt Sibiu ferme

1993 08 Orlat Vieux couple

Orlat Vieux couple

Mardi 8 juin

Nous quittons l’hôtel continental où pour la première fois depuis que nous sommes en Roumanie, le personnel agressif vient de nous reprocher de ne pas avoir donné nos coupons de paiement dès l’arrivée. Peu importe ! Partons donc visiter le vieux Sibiu , à 5 km de là ! Nous voici donc dans l’ancienne ville, place de la République. C’est l’archétype des vieilles cités allemandes. Ceci s’explique par le fait que ce sont les Saxons et les Mosellans appelés ici pour peupler les Marches transylvaines, qui ont fondé la ville alors appelée Hermannstadt. La place est entourée de vieilles maisons à arcades, surmontées de toits gris à larges rebords, où s’ouvrent d’ovales œils-de-bœuf. La galerie d’art Bruckenthal étant fermée, nous allons visiter le musée international puis celui de la pharmacie semblable à celui de Sighisoara mais bien plus important. Nous ne partirons pas sans avoir jeté un coup d’œil sur les églises évangélique et catholique et non plus orthodoxes et sur les restes des quatre enceintes successives de remparts. Puis le musée des techniques populaires, à 5 km au SW de Sibiu, reçoit notre visite. C’est le plus grand musée de plein-air de Roumanie, s’étendant sur 96 ha. Tout est ici artistiquement agencé et c’est un véritable régal pour les yeux. Après deux heures de visite dans ce magnifique musée, il est fort tard et nous avons faim. Avec gentillesse la responsable du guichet nous indique un restaurant où en plein air nous dégusterons un excellent repas. Il est presque 4 h lorsque nous quittons les lieux. En route pour Brasov où nous arrivons peu de temps avant la fermeture de la Biserica Nigra, l’église noire. Elle doit son nom au fait que lors de l’incendie qui en 1689 embrasa la ville, elle fut épargnée et que seuls ses murs furent noircis. De style gothique allemand, l’église luthérienne de Brasov est un vaste et massif édifice. De nos jours l’office évangélique y est célébré en langue allemande, où dans la vaste nef aux murs ornés de tapis turcs des XVII et XVIIIe siècles, prennent place les fidèles. La visite terminée nous n’avons pas envie de prendre pension à Brasov. Filons donc à Bran à 28 km seulement d’ici ! A l’auberge, les chambres sont correctes et donnent toutes sur le merveilleux château. Pas de repas cependant. Il ne nous reste plus qu’à pique-niquer. Pas grave, nous avons si bien déjeuné aujourd’hui ! Dans le jour finissant, les ultimes rayons de soleil éclairent obliquement un important troupeau de moutons soulevant la poussière du chemin, troupeau guidé par un berger en costume traditionnel. Une sorte de halo entourant la scène, crée un spectacle d’une beauté ineffable. Malheureusement pas de photo, l’appareil étant resté dans la chambre d’hôtel !

1993 09 Sibiu Remparts

Sibiu Remparts

1993 10 Sibiu

Sibiu

1993 11 Sibiu 2

Sibiu

1993 12 Sibiu

Sibiu

1993 13 Sibiu maisons à oeils de boeuf

Sibiu maisons à oeils-de-boeuf

1993 14 Musée de la pharmacie à Sibiu

Musée de la pharmacie à Sibiu

1993 15 Musée de la pharmacie

Musée de la pharmacie

1993 16 Musée de la pharmacie

Musée de la pharmacie

1993 17 Armoire homéopathique

Armoire homéopathique

1993 18 Musée de techniques populaires moulin à vent

Musée de techniques populaires moulin à vent

1993 19 fabrication de bougies

Musée des TP – fabrication de bougies

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Musée des TP : Moulin à eau

1993 21 MTP Maison à toit de bois

Musée des TP : Maison à toit de bois

1993 22 Brazov l'église noire

Brazov : l’église noire

Mercredi 9 juin

Neuf heures précises : le guichet de distribution de billets pour la visite du château de Bran est en train d’ouvrir. Munis des indispensables tickets un guide nous prend en charge. Pour atteindre le château, il ne nous fait pas suivre le chemin le plus court mais traverser un enclos où se niche une ferme désormais transformée en musée. Tout à côté est un rucher aux vieilles ruches de terre. Après avoir bien grimpé, nous atteignons le château. Forteresse médiévale élevée au XIIIe siècle par Dietrich, chevalier de l’ordre teutonique, il fut transformé en 1920 par la reine Marie épouse du roi Ferdinand de Roumanie. Et tout en visitant les nombreuses salles imbriquées donnant souvent sur la cour entourée de blancs donjons et de murs crénelés, véritables labyrinthes remplis de mystère, je ne puis m’empêcher de penser au livre de Jules Verne, ce château de Bran se confondant dans mon esprit à celui des Carpathes du roman. Il nous faut maintenant rejoindre la route de Brasov mais toutefois la suivre en sens inverse, donc direction sud. Dans les prairies alentour, nombreuses cigognes. Bien vite la route sinuant dans une gorge étroite devient dangereuse. Les paysages par contre sont splendides. A la sortie des gorges réapparaissent les villages. A l’orée d’un bois de pins arrêt pique-nique. Nous sommes éberlués par le nombre et la variété des champignons tout autour de nous : amanites vireuses ou printanières, bolets des bouviers, marasmes à pied rouge… De nouveau en voiture ! A la sortie de Braila, nous nous trouvons face au Danube qu’il nous faut traverser sur un bac. Après quoi nous doublons une très longue file de Bohémiens dont les roulottes bâchées sont tirées par des chevaux. A Tulcea nous voici arrivés. Dans la grande salle à manger de l’hôtel donnant sur le port, nous dégustons entre autres un excellent poisson du Danube, nommé morue, tout en contemplant au coucher du soleil, ciel et mer embrasés.

1993 01 Château de Bran vu de loin

Château de Bran vu de loin

1993 02 Château de Bran

Château de Bran

1993 03 Château de Bran

Château de Bran

1993 04 Cigognes vers Bran

Cigognes vers Bran

1993 05 Danube traversée

Danube : traversée

1993 06 Delta du Danube après le bac

Delta du Danube après le bac

1993 07 Un des bras du Danube

Un des bras du Danube

1993 08 Tulcea Coucher de soleil

Tulcea Coucher de soleil

Jeudi 10 juin

Encore des problèmes lorsqu’à la réception nous présentons nos derniers coupons. Pour en finir et avoir la paix nous consentons à régler en outre, 36120 leis. Sur la route de Murighiol, distraits par le paysage, nous oublions vite nos désagréments. Nous traversons en effet d’immenses champs de lin et de jolis hameaux aux chaumières aux toits de joncs, admirons cigognes et cigogneaux dans leur nid perché au sommet d’une cheminée. Nous voici à Murighiol où nous faisons un petit tour. Là, un couple à moto s’arrête et nous propose une balade en barque de 4 à 5 heures. Nous refusons car celle-ci était prévue au programme de la veille ! En effet à force de visiter certains sites et musées non prévus, nous avons pris un jour de retard. Continuons donc notre « périple » en herborisant un peu le long d’une piste sablonneuse. Hélas, les fleurs y sont rares ! Nous notons cependant Linaria genistifolia, la belle apiacée Malabaila graveolens, Linum austriacum, Xeranthemum annuum et Nonnaea pulla. Demi-tour afin de retrouver la route de Cetacea puis de Jurilovca. Cette contrée fut l’habitat des pêcheurs lipovènes, ces « vieux croyants » russes ayant fui leur pays lors des réformes religieuses de Pierre le Grand. Mais pour faire le plein de gazole il nous faut aller à la station balnéaire de Mamaia. Bien qu’elle soit célèbre nous l’avons trouvée fort laide et bien vite nous l’avons quittée. Plus au sud, entre Constanta et Mangala, c’est, par contre une enfilade de jolis complexes touristiques où dans une nature luxuriante se dissimulent de beaux hôtels. Là nous en choisissons un dans la station dénommée Neptune.

1993 01 Champs de lin

Champs de lin

1993 02 Linum usitatissimum

Linum usitatissimum

1993 03 Vers Murighiol

Vers Murighiol

1993 04 Vers Murighiol

Vers Murighiol

1993 05 Région de Murighiol

Région de Murighiol

Vendredi 11 juin

Après avoir pris un copieux petit déjeuner, nous partons. A 9 h 30 nous voici à la frontière bulgare où nous devons attendre deux heures nos visas. Nous pouvons désormais fouler le sol bulgare et nous livrer à une première herborisation sans plus tarder. Enfin la botanique primera sur le tourisme ! C’est ainsi qu’en bordure de route, nous notons : Artemisia pedemontana, Conium maculatum, Consolida orientalis, Orlaya kochii, Papaver rhoeas etc… Ensuite, près du Cap Kaliakra, dont parle Polunin, nous prenons notre repas. Après quoi, pendant que Paul se repose, nous, les trois dames, parvenons à un complexe touristique installé dans des grottes surplombant la mer. Les plantes dans ces parages sont peu variées. Ce sont : Digitalis lanata, Achillea coarctata en une splendide tanaisie, Tanacetum millefolium. Ensuite avec Paul, en voiture, nous partons à la recherche d’une falaise calcaire dont parle encore Polunin. Seul un petit chemin nous permettra de nous livrer à une courte herborisation vers des talus crayeux d’un blanc aveuglant. Nous y notons les intéressantes espèces pontiques suivantes : Artemisia pedemontana, Beta trigyna, Campanula sibirica, Haplophyllum suaveolens, Lappula barbata, Oxytropis pilosa, Salvia nemorosa. Délaissant ce site où nous ne pouvons nous éterniser, nous cherchons vainement à nous diriger sur Varna et malencontreusement nous nous retrouvons sur une autoroute que nous sommes obligés de suivre jusqu’à un endroit où, inachevée, elle se termine. En pleine campagne, sauvage, nous nous sommes égarés. Par chance, un brave paysan passant par là nous indique comment aller à Pobitite Kamani d’où nous serons à 18 km à l’ouest de Varna. 120 km de plus que prévu, et tout ce temps perdu surtout ! Arrivés au site improprement appelé « Les Pierres plantées », nous sommes les derniers visiteurs. Bientôt ce sera la fermeture. Nous nous contentons donc d’une mini balade et d’une mini herborisation parmi ces formations de 253 ha, lesquelles auraient résisté à l’érosion lors du retrait d’une mer de l’éocène. N’ayant donc prospecté qu’une infime partie de ce site, nous ne trouvons qu’une seule espèce, Moehringia grisebachii, parmi les dix taxons orientaux ou balkaniques très intéressants vus par Polunin. Nous nous réjouissons toutefois des quelques merveilles trouvées dans le sol que nous foulons et qui sont Alyssum sibiricum et Onobrychis gracilis. Quel dommage de ne pouvoir consacrer davantage de temps à Pobitite Kamani où bien d’autres formations sont à visiter et bien d’autres plantes à découvrir… Recherchons donc le motel Priska indiqué sur la carte routière. Nous y sommes et malgré diverses déconvenues, nous y resterons car nous ne tenons pas à revenir demain pour admirer le Cavalier de Madara tout proche d’ici.

1993 06 Conium maculatum

Conium maculatum

1993 07 Consolida orientalis

Consolida orientalis

1993 08 Cap Kaliakra

Cap Kaliakra

1993 09 Digitalis lanata

Digitalis lanata

1993 10 Achillea coarctata

Achillea coarctata

1993 11 Tanacetum millefolium

Tanacetum millefolium

1993 12 Beta trigynum

Beta trigynum

1993 13 Campanula sibirica

Campanula sibirica

1993 14 Pobitite Kamani

Pobitite Kamani

1993 15 Alyssum sibiricum

Alyssum sibiricum

1993 16 Onobrychis gracilis

Onobrychis gracilis

1993 17 Onobrychis gracilis

Onobrychis gracilis

1993 18 Anchusa leptophylla

Anchusa leptophylla

1993 19 Lappula barbata

Lappula barbata

(suite) Roumanie / Bulgarie 4

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