Scandinavie 3
Du vendredi 26 au mardi 30 juin
Vendredi 26 juin
Nous nous réveillons ce matin dans les îles Vesterälen ! Et sans trop tarder nous quittons Kastfjord. Direction sud pour atteindre Revsnes où un bateau, en une demi-heure, nous déposera à Flesnes. Les lieux incultes sont le domaine de Matteucia strupthiopteris. Arrivés à Flesnes, nous longeons la côte du Gullesfjorden sur 11 km puis à droite prenons la direction de Strand. Peu avant le village, location de deux huttes. Nous y laissons des bagages afin de pouvoir être tous ensemble dans une même voiture. Départ et direction nord ; le fjord de Risöysundet franchi, nous voici dans l’île d’Andøya. De la route où nous roulons, apparaît soudain une montagne escarpée surmontée d’une antenne. Puissions-nous y aller ? Oui, une piste conduit à ce sommet de 467 m d’altitude où les vents froids doivent être d’une rare violence. Parmi les plantes plaquées sur le sol nous relevons Arbutus alpinus, Cerastium arcticum, Saxifraga adscendens et d’autres que l’on trouve chez nous. Aller à Andenes, à l’extrême pointe nord des Vesterälen puis un peu plus bas sur la côte ouest, à Bleik. Près de la plage, des rochers descendant jusqu’à la mer donnent asile à des dizaines de touffes de Rhodiola rosea ainsi qu’à d’autres espèces. De là retour par la côte occidentale. Retraversée du fjord et peu de temps après, nous voici au bercail.
Samedi 27 juin
Nous quittons Strand ce matin, empruntons un pont pour traverser le fjord de Sortland et nous voici dans l’île, si l’on peut dire, de Langøya. Visite ensuite de l’élevage de saumons de Sandset. Puis la grand-route retrouvée et une voie secondaire nous conduisent au joli port de pêche de Straumnes. De là nous rejoignons la N 820 jusqu’à Frøskeland où nous prenons la direction sud-ouest le long de l’Eidsfjorden. Tout d’abord, paysage de rêve qui brutalement change : sombres forêts de hêtres dont les fossés cependant nous offrent Pinguicula villosa. Maintenant sur quelques kilomètres, longues pentes de schistes noirs. En face, des croupes humides donnent asile à quelques plantes fleuries telles que Andromeda polyfolia, Tofieldia pusilla, Oxyria digyna etc. Curieusement, dans un virage, est aménagée une petite esplanade où sur la roche même, sont peintes six fresques d’une expédition de Stott en 1923-1924. Un peu au-delà, le paysage, de nouveau, redevient riant. Plus loin un immense pont nous permet de franchir le Langøysundet et nous nous retrouvons dans l’ex île d’Hadseløya. A Stokmarknes, nous empruntons une route qui est bordée d’immenses berces, Herakleum laciniatum. Plus loin, à Melbu, nous prenons le ferry, qui en une demi-heure nous dépose à Fiskebøl dans les Lofoten. Quelques kilomètres avant Svolvær, nous louons un joli chalet où nous passons une agréable nuit.
Dimanche 28 juin.
Traversée rapide de Svolvær puis visite du joli petit port de Kabelvåg. A Rorvik nous délaissons la route principale et filons plein sud à Henningsvær, pittoresque petit port dominé par la masse imposante du Vågakallen, culminant à 942 m. Retour sur la N 19 et traversée sur des ponts du Gimsøystraumen et du Sundklakkstraumen. A partir d’ici jusqu’à Å, dernier lieu qu’on puisse atteindre en voiture, à la pointe sud des Lofoten, le paysage est féerique. Dans l’île de Vestvågøy que nous avons l’immense plaisir de visiter, nous parcourons donc, petites routes ou pistes se détachant de la voie principale. Pour Kvalnes, pas besoin d’aller-retour, une petite route faisant le tour de la petite presqu’île et rejoignant plus loin la N 19. Tout d’un coup le temps change : brouillard et pluie, mais cela ne dure pas et bientôt le soleil, dans un beau ciel bleu, brille de nouveau. Continuons ce merveilleux périple où les abords d’Utaklev, d’après moi, remportent la palme. Nous rejoignons Leknes, traversons sur un pont une échancrure du Nappstraumen et louons plus loin un très confortable « rorbu » où, après une journée bien remplie, nous pouvons nous reposer.
Lundi 29 juin.
Ayant quitté notre « rorbu » et traversé un très récent tunnel évitant de prendre un ferry, nous voici dans l’île de Flakstadøya où tout est plus sévère. Et bientôt nous entrons à Nusfjord, l’un des plus vieux ports des Lofoten et l’un des mieux conservés. Peu de plantes pour des botanistes par contre ! Pseudorchis alpina, Pinguicula villosa déjà cités. Plus loin, le musée de Sund, ne passe pas inaperçu. Au-delà, très joli mais un peu triste, le port d’Amnoy adossé à une montagne bien sombre, se mire dans l’eau aux vaguelettes frissonnantes. Partout ailleurs, falaises et récifs sont le domaine d’oiseaux marins, arctiques bien souvent. Puis voici Kvalvik, Reine et enfin Å où nous photographions une unique touffe de Silene maritima. Là, obligation de faire demi-tour et arrêt au site magnifique de Reine. Au restaurant du port nous allons déguster les fameuses langues de morue. Au retour, le soir, coucher de nouveau dans un « rorbu » tout au bord de l’eau, d’où nous jouissons d’une vue splendide sur le fjord.
Mardi 30 juin
Départ matinal de notre agréable « rorbu », voie principale jusqu’au-delà de Svolvær. Nous empruntons alors une jolie route qui nous conduit à Laukvik à l’une des pointes d’un petit cap que nous contournons. Un second est contourné, un troisième en partie seulement jusqu’à Fiskebøl où nous attendons le ferry pour Melbu. Là, contrairement à l’aller, nous parcourons la route principale avec vues tout aussi belles que celles de la côte occidentale. Un peu avant Stokmarknes nous photographions le long pont qui de Hadseløya fait une presqu’île. A partir de Lødingen , changement de programme : nous décidons de prendre le ferry pour Bognes. Durant les 70 min que dure le trajet nous voyons de plus en plus s’éloigner le fameux Mur des Lofoten. Nous voici maintenant à Bognes où nous débarquons. Plein sud jusqu’à Fauske tout en traversant forêts de pins et de bouleaux aux sous-bois de fougères. A Fauske nous quittons la E6 et longeons la rive nord du Skjerstadfjorden. Location de huttes d’où nous partons à 10 h 30 pour pouvoir observer, depuis le pont sur le Saltstraumen, à minuit 3, le Maelström. C’est le plus puissant tourbillon de Norvège, l’un des plus puissants du monde. Sous un semblant de crépuscule, soudain un trop grand calme auquel succèdent les cris d’oiseaux. Par centaines ils affluent, tournoient et rasent l’eau. Alors en-dessous de nous, des tourbillons verts, bleus ou noirs, frangés d’écume, entrent en une ronde infernale. Spectacle fantastique et hallucinant. Le soleil venant de disparaître derrière la montagne, il ne fait pas chaud. Nous nous en retournons et à deux heures du matin regagnons nos huttes.
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