Jeudi 17, sans nous attarder, nous quittons Castelsardo pour retrouver comme convenu hier, nos amis près de « l’éléphant ». Ensemble, à Marina di Sorso nous herborisons dans les dunes où outre l’envahissant Carpobrotus acinaciformis, nous notons : Senecio leucanthemifolium, Ephedra distachia, Achillea (ex Otanthus) maritima, Ononis natrix, Clematis flammula, Cakile maritimum etc. Puis à Porto Torres nous allons alors admirer le pont romain, ensuite à l’extrémité de la presqu’île nous nous arrêtons au petit village de pêcheurs de Stintino. Un peu plus loin tout à la pointe, au Capo del Falcone, la violence du vent est telle que nous ne pouvons descendre de la voiture. Dommage, le paysage est si beau! De là nous notons cependant quelques plantes arbustives comme le figuier de Barbarie, le ciste de Montpellier, le lentisque, l’armoise arborescente, Otanthus maritimus, Euphorbia pithyusa. Partout, dans la presqu’île, nombreux sont les moutons. En sens inverse nous la reparcourons et, arrivés à Pozzo San Nicola, nous prenons à droite afin de longer, de plus ou moins près la côte ouest. Peu avant Argentiera, arrêt en surplomb d’une petite baie aux barques multicolores, baie que nous visitons après le pique-nique. Par le maquis pentu nous remontons à la route sans omettre de noter Thymelaea tartonraira et Arum pictum aux fruits rouges. Au lac de Baratz nous allons tout exprès pour Gennaria diphylla et Ophrys morisii que fort heureusement nous trouvons. Dans les forêts de pins, qui de chaque côté bordent la route, croît en sous-bois, le palmier nain, accompagné en lisière d’Allium subhirsutum subsp glabrum. Nous retrouvons la route principale qui conduit au Capo Caccia et à la grotte de Neptune. Beaucoup de scilles et de palmiers nains. Et voici Capo Caccia se présentant en falaise vertigineuse de 170 mètres et toute recouverte d’une végétation luxuriante avec entre autres Euphorbia dendroides et Anthyllis barba-jovis. Près de l’escalier de 680 marches permettant d’accéder à la grotte, croissent parmi les roches qui le bordent, de magnifiques touffes d’Erodium corsicum. Quittant ces lieux enchanteurs, nous filons sur Bosa où nous consacrons une courte visite à l’église San-Pietro du 11e siècle ainsi qu’à d’anciens ateliers de teinture installés le long du Temo, navigable jusqu’à la mer. Enfin à Bosa Marina nous allons. Sa plage de sable noir un peu triste de ce fait, nous surprend. La journée tirant à sa fin, c’est là que nous ferons étape.

Carpobrotus acinaciformis

Silene succulenta

Cakile maritima

Ephedra distachia

Achillea maritima ex Otanthus

Ononis natrix

Pont romain de Porto Torres

Stintino

Argentiera

Thymelaea tarton raira

Gennaria diphylla

Ophrys morisii

Chamaerops humilis

Allium subhirsutum

Capo Caccia

Falaise de Capo Caccia

Euphorbia dendroides

Anthyllis barba jovis

Escaliers pour la Grotte de Neptune

De la route d’Aghero à Bosa

Route d’Aghero à Bosa

Bosa San Pietro

Bosa San Pietro

Bosa : Ex ateliers de teinture

Vendredi 18, nous quittons les rivages pour un circuit tout entier à l’intérieur des terres. A 4 km au-delà de Sindia, arrêt aux vestiges de l’abbaye San Maria di Conte, fondée par les cisterciens en 1147. Puis nous voici au nuraghe de Monte Codes, le premier que nous visitons. La civilisation des nuraghes aurait duré de 1500 à 500 avant Jésus-Christ . Il en resterait en Sardaigne environ 7000. Ces nuraghes ressemblent un peu à nos bories mais souvent en bien plus grand. Plus loin à Sainte Sabine, encore un nuraghe que côtoie une chapelle. Mais de nouveau direction ouest presque jusqu’à Macomer. Bientôt nous voici à Bonorva, vaste étendue de lave basaltique, et une dizaine de kilomètres plus loin, à la nécropole de San Andria Priu. C’est là la plus importante « Domus de Janas», nom donné à ces sépultures creusées dans la roche et ayant par la suite été transformées en abri de berger et parfois même en habitation telle celle qu’occupe le gardien de ces lieux, ici-même. Puis changement de décor car nous allons arpenter la forêt de Burgos aux arbres entièrement revêtus d’une épaisse couche de lichens. La seule plante à fleurs que nous y découvrons est un Arabis verna démesurément long. Après cela, la vallée de Nuraghi nous conduit à Santa Antina où se trouve un nuraghe d’une vingtaine de mètres de hauteur, et non loin duquel vient d’être aménagé un musée fort intéressant sur la Sardaigne. A 2 km de Torralba où se trouve ce musée nous allons visiter l’abbaye romaine de San Pietro di Sorres dont l’église bénédictine date du 12e siècle. Et à Thiesi, à quelque 5 à 6 km de là, nous prendrons pension pour la nuit à l’hôtel Cavallo Rosso qui tout juste vient d’être terminé. Hélas pour la botanique ! Aujourd’hui une seule plante qui de surplus nous est connue, a été vue.

Samedi 19, Ittireddu est au programme… pour « les Silos de Sas Congas », uniques curiosités passées sous silence dans les guides habituels ainsi que sur Internet… Il s’agit d’une dizaine de citernes en forme de grands chaudrons, creusées dans un affleurement de trachyte. Actuellement dotées d’un couvercle fort lourd, elles mesurent environ 1,7 à 2,2 m de profondeur, de 1,4 à 1,7 de largeur la plus grande et de 0,5 à 0,7 d’ouverture. Ces citernes devaient certainement contenir de l’huile d’olive. Ce site curieux et intéressant, datant vraisemblablement du temps de la République romaine, enfin visité, nous nous préparons à participer à une randonnée devant nous conduire à des Domus de Janas. Et nous voici partis ! Mais le chemin suivi aboutit finalement devant un ravin recouvert d’une dense végétation que nous n’avons guère envie de franchir. Demi-tour et essai par un autre chemin qui, lui, nous amène à des Domus de Janas au pied desquelles, dans l’herbe sèche d’un talus, une dizaine d’entrées de terriers, toutes à égale distance, sont creusées. Enfin retour aux voitures en traversant de nouveau le maquis arboré où nous avons la surprise d’apercevoir un lentisque de plusieurs mètres de haut. Et partout dans ce maquis, des murets de basalte (sas muras), souvent égayés d’Euphorbia characias. Près d’un cadavre desséché d’une apiacée de deux mètres, une autre toute jeune vient à la vie. C’est la belle Magydaris pastinacea. Près de nos véhicules que nous avons retrouvés, nous nous restaurons, puis au village nous allons pour visiter la belle église de Santa Croce, de style byzantin, agrandie par la suite en style romano-pisan. Ensuite à Ozieri, nous cherchons à acheter la spécialité du coin, une douceur à base de pâte d’amandes, les sospiri. A proximité, à Ardara, nous admirons le remarquable retable de l’église ; dans celle de Ploague, ce sont les stalles en bois du chœur qui méritent un coup d’œil. Nous terminons par la Santissima Trinita di Saccargia qui, au dire de Gérard, est la plus belle église de Sardaigne. Après que nous aient quittés nos deux amis, nous prospectons des sites à orchidées entre Ossi et Tissi puis à San Antonio. Rien d’intéressant, c’est décevant ! Arrivée à Mores dans un hôtel que nous étrennons mais où il fait froid. Radiateur électrique et couvertures supplémentaires nous permettent cependant de lutter contre la froidure. Encore peu de plantes nouvelles aujourd’hui… on fait avec.

Nuraghe de Monte Codes

Nuraghe et Chapelle Santa Sabina

San Andria Priu

San Andria Priu : Domus de Janas

Forêt de Burgos

Arabis verna

Nuraghe près de Santu Antine

Nuraghe près de Santu Antine

Nuraghe Santu Antine : détail

Panneau sur le nuraghe

San Pietro de Sorres

Restes volcaniques de Lizziri

Trou dans le trachyte

Silo à huile

Paroi du silo

Domus de Janas Ittireddu

Muret de trachyte Ittireddu

Euphorbia characias sur muret

Euphorbia characias

Monique devant un lentisque à Ittireddu

Magydaris pastinacea

Santa Crocce

Santa Trinita Saccargia

Santa Trinita de Saccargia

(suite)

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