Quatre jours dans les Alpes, les 22, 23, 24, 25 juillet 1993 avec 10 participants.
Le 22 juillet, Valsenestre.
Valsenestre, (la vallée de gauche), est situé dans le parc des Ecrins. Depuis la fin de la guerre ce n’est plus qu’une station de villégiature où nos amis A. et J. Gauna possèdent une maison. Ils nous emmènent pour le pique-nique sur les berges du torrent Béranger. Nous ne nous attardons pas car à 14 heures nous avons rendez-vous avec les participants de notre groupe. Avec eux, visite du petit jardin botanique, créé par Armand pour les habitants de Valsenestre tout comme pour les visiteurs. Après quoi, herborisation sous la conduite de ce dernier. Il nous incite à gravir le petit sentier du lac de la Barre jusqu’aux pentes herbeuses qui tapissent le sommet. De là nous dominons la vallée, et derrière nous se dressent de hautes cimes couvertes de névés. La flore bien sûr est intéressante. Et c’est une chance de pouvoir admirer et photographier le rarissime Dracocéphale d’Autriche parmi bien d’autres merveilles. Mais il nous faut redescendre car à Bourg-d’Oisans, nous avons retenu repas et chambre à l’hôtel.
Le 23 juillet, aux mines de l’Erpie.
Montée ce matin à l’Alpe d’Huez où nous avons rendez-vous avec nos amis. Treize forts virages nous hissent à la station. Là, nous marquons un arrêt, afin d’aller dans l’église, admirer la « Main de Dieu », nom donné au buffet d’orgue en raison de sa forme. Au sortir de l’église, voici le 4×4 d’Armand G. lequel invite quelques personnes à y monter. Un peu plus loin, par une piste montante et malaisée, nous atteignons les anciennes mines de l’Erpie. A notre arrivée, un monsieur hautain, venu ce matin même d’Amérique, paraît-il, conteste notre présence motorisée dans son domaine. Heureusement tout s’arrange, Armand lui présentant un laissez-passer en bonne et due forme, délivré par la mairie. Près des mines désaffectées nous nous garons. Des amoncellements d’anthracite en attestent l’exploitation passée qui prit fin à la suite d’une catastrophe naturelle.
De belles plaques d’Eritrichium nanum, espèce très proche du Myosotis, nous fascinent par l’intensité de leur bleu illuminant la roche sombre. Mais là le groupe se disloque : alors que certains stationneront à mi-pente, d’autres monteront à l’assaut des premières crêtes des Grandes Rousses. Avant de quitter les lieux, nous jouissons tous d’une vue fabuleuse sur la Meije, la Muzelle, le Signal du Lauvitel. Reprise de la route avec toutefois une liste de 76 plantes. Bientôt nous dominons le vieux village de Clavans et plus loin nous amorçons la montée au col du Mont Cenis où l’hôtel est retenu.
Le 24 juillet, au Mont Cenis.
Après avoir joui d’une vue admirable sur le paysage alentour, depuis les fenêtres de nos chambres, nous voici partis à la découverte de la flore par un chemin bien connu de Jeannette.
La flore du Mont Cenis est célèbre aussi bien par sa richesse que par sa diversité. On peut y retourner bien des fois et toujours y trouver quelque plante point vue auparavant. Quant à nous, aujourd’hui, nous sommes émerveillés devant l’abondance du génépi des glaciers dans le vallon de Ronce où actuellement nous herborisons. Nous le serons encore devant Campanula cenisia (justement nommée), que Jeannette nous emmènera voir tout au bord d’un ruisseau. Et que dire des edelweiss qui foisonnent tout autour de nous ? Mais malgré l’intérêt suscité par ces espèces généralement plutôt rares, nous n’avons pas omis de faire un relevé de plus de 130 taxons tout en sachant que beaucoup ont échappé à notre perspicacité.
Le 25 juillet, au Mont Froid
Une dernière prospection ce matin avant le retour. En effet, le Mont Froid est au programme. On l’atteint par une jolie route forestière, mais pour parvenir au « Replat de Canons », où il est prévu d’herboriser, c’est une autre affaire ! Il nous faut emprunter pour cela une pente des plus ravinées. Les participants, renonçant à engager leur voiture, décident de continuer à pied. Comme nous n’avons que peu de temps, Paul leur propose un aller-retour dans sa voiture, ce qui est accepté. Et bien que nous ne nous attardions pas au « Replat des Canons », 113 espèces sont relevées dont 3 androsaces, 3 armoises, 3 campanules, 7 gentianes, 4 pédiculaires, 3 renoncules, 6 saxifrages, 3 trèfles et 3 véroniques.
(suite) 1994 Herborisation provençale
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