Deux jours dans le Puy de Dôme et ensuite dans l’Allier, les 26 et 27 juin 2004

Une dizaine de participants

2004 est pour notre groupe botanique, une année transitoire où coexistent et s’imbriquent encore les deux modes de «  gérance ». Ceci explique pourquoi une sortie de deux jours fut organisée par Gaby Bergeron, l’un des nouveaux responsables, et que plus tard, début juillet, une escapade de deux petites semaines en Autriche, sera programmée par moi-même secondée de Gérard et Françoise Cadel de Meylan mais membres entre autres de notre club botanique. Comme les nouveaux remplaçants de notre section avaient décidé d’abandonner la publication du bulletin et n’avaient pas encore créé un site Internet, aucun compte rendu ne fut rédigé par moi-même. Seuls les relevés de Michèle Saumet, ceux de Gaby pour la Vallée des Saints, et mes diapositives scannées me permettent d’élaborer le rapport de cette intéressante sortie de deux jours, que voici.

Le samedi 26, au complet, nous nous retrouvons à Saint-Hostien où nous avons rendez-vous. De là nous nous rendons à l’hôtel retenu à Chamalières où nous sont attribuées nos chambres dans lesquelles nous déposons nos bagages. Puis à Boudes nous parvenons et de là aux Sources de Bard nous allons. Il s’agit en fait de très rares sources salées dont la faune et la flore comportent essentiellement des espèces halophiles, ce terme désignant amies du sel. Comme l’indiquent les panneaux explicatifs, parmi les insectes se trouvent Sympetrum striolatum, espèce de libellule qui occasionnellement fréquente les eaux saumâtres et aussi le criquet ensanglanté, Stethophyma grossum. Parmi les plantes, lesquelles davantage nous intéressent, parlons d’une rareté, présente en France presque uniquement en Auvergne, le pissenlit de Bessarabie, Taraxacum bessarabicum, la Bessarabie étant une région de la Roumanie située aux confins de l’Ukraine. Nous n’avons pu hélas, la photographier puisqu’elle ne fleurit pas avant le mois de juillet. Près de ces sources on trouve aussi Juncus Gerardi et Puccinella distans ainsi que glaux maritima, ces trois espèces affectionnant les rivages maritimes.

Source de Bard

Source de Bard

Panneau des sources de Bard

Panneau des sources de Bard

Panneau des sources de Bard

Panneau des sources de Bard

Glaux maritima

Après un petit tour parmi sources et prairies, il est l’heure du pique-nique que nous allons prendre, toujours aux alentours de Boudes, à proximité de la Vallée des Saints. Le léger repas terminé, Gaby s’en va chercher, tout près, Inula montana pour nous la montrer, puis l’herborisation commence dans ce site curieux nous rappelant toutefois le Colorado Provençal que nous connaissons. Comme lui, il est constitué de roches qui durant des siècles, ont été érodées par l’eau et le vent. Alors ces roches au cours du temps, ont pris des formes plus ou moins pyramidales évoquant des cheminées des fées, des demoiselles coiffées ayant perdu leur coiffe… Comme celles que nous connaissons du Lubéron, les teintes ocres sont de différents tons suivant les produits responsables de la coloration des argiles : hématites, limonites ou autres. Ci-dessous les photos donnent divers aperçus de ces formations. Après avoir bien crapahuté dans ce site admirable, c’est le retour à Boudes où au café nous nous réunissons. Certains d’entre nous y achèteront des vins issus de vignobles situés justement en dessous de la Vallée des Saints, donc sur un sol inhabituel formé en partie d’argiles rouges et vertes, leur conférant une saveur originale. Ce vin issu de Gamay et parfois de Pinot noir a reçu la dénomination de Côtes d’Auvergne. Enfin c’est le retour à l’hôtel de Chamalières où nous passerons la nuit. Voici d’autres plantes observées au cours de cette journée (en plus de celles citées ci-dessus) prélevées dans le relevé de Michèle, et dans celui de Gaby pour la Vallée des Saints. Ainsi aux sources de Bard ont été vues ces plantes :

Andryala integrifolia ex sinuata, Blackstonia perfoliata, Centaurea paniculata, Centaurium erythraea, Lathyrus tuberosus, Legousia hybrida, Melampyrum arvense, Petrorhagia prolifera, Prunella laciniata, Teucrium chamaedrys, Thesium humifusum subsp divaricatum, Trifolium campestre et patens, Trinia glauca.

Andryala integrifolia

Blackstonia perfoliata

Centaurium erythraea

Legousia hybrida

Melampyrum arvense

Prunella laciniata

Teucrium chamaedrys

Trifolium patens

Et à la Vallée des Saints les suivantes : Lactuca muralis, Lathyrus hirsutus et latifolius, Ligustrum vulgare, Mespilus germanica, Ophrys apifera, Stachys recta, Trifolium medium.

Lactuca muralis

Lactuca muralis

Lathyrus hirsutus

Lathyrus latifolius

Ligustrum vulgare

Mespilus germanica

Ophrys apifera

Stachys recta

Dimanche 27, départ de Chamalières pour Saladis, autre source salée où les gens du pays soignent leurs dermatoses. Actuellement c’est un beau Berger allemand qui vient de faire trempette. Et pendant que le groupe s’en va plus loin, Paul et moi herborisons aux alentours. Puis après nous être tous retrouvés, nous filons sur Châtel-de-Neuvre. De là ceux qui le désirent, se rendent près de la Réserve du Val d’Allier où se voient des rats musqués. Ces rats sont originaires d’Amérique du Nord d’où ils ont été importés mais se sont chez nous, anarchiquement reproduits devenant espèce invasive.

Saladis

L’Allier

Rat musqué

Après cette incursion sur les bords de l’Allier, retour au village où ont lieu les adieux, car certains effectivement s’en retournent chez eux.

Voici donc pour terminer une petite liste d’espèces en ce jour rencontrées à Saladis : Ajuga chamaepitys, Berteroa incana, Cirsium ferox, Coronilla varia, Glaux maritima, Helianthemum apenninum, Isatis tinctoria, Jacobaea vulgaris, Lonicera etrusca, Micropus = Bombicylaena erecta, Onopordum acanthium, Pilosella peleteriana, Plantago maritima, Salvia aethiopis, Sambucus ebulus.

Ajuga chamaepytis

Berteroa incana

Coronilla varia

Helianthemum apenninum

Isatis tinctoria

Onopordon acanthium

Onopordon acanthium

Salvia aethiopis

Sambucus ebulus

Puis aux bords de l’Allier à partir de Châtel de Neuvre : Astragalus glycyphyllos, Butomus umbellatus, Campanula rapunculus, Corrigiola littoralis, Lepidium draba, Pilosella = Hieracium peleterianum, Ranunculus sardous ex philonotis, Reynoutria japonica,Trifolium lagopus, Xanthium strumarium.

Astragalus glycyphyllos

Butomus umbellatus

Corrigiola littorea

Pilosella peleterianum

Ranunculus sardous

Ranunculus sardous

Reynoutria japonica

Reynoutria japonica

Il convient toutefois d’ajouter que ces deux journées, non loin somme toute de Saint-Etienne, furent, il faut le reconnaître, particulièrement intéressantes, tant du point de vue botanique que du point de vue touristique.

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