Du lundi 15 juin au dimanche 12 juillet (5 participants)
Scandinavie touristique et botanique.
Impensable ! Projeter un voyage d’un mois pour tenter de trouver en Laponie, la belle orchidée qu’est la Calypso borealis, dénommée aussi Calypso bulbosa ! Voici donc le compte rendu de ce voyage qui, outre la vision de quelques autres fleurs, absentes de France, nous permettra la contemplation de bien beaux et parfois curieux paysages.
Le lundi 15 juin, après avoir rejoint nos amis grenoblois à Villefranche, nous roulons de concert jusqu’à Thionville. Le lendemain, traversée de l’Allemagne jusqu’à Neustadt à une soixantaine de kilomètres de Puttgarden. Le surlendemain, embarquement à Puttgarden. Peu de temps après, débarquement à Elsingborg en Suède et engagement sur la route longeant la Baltique. Arrêt pour quelques fleurs. Après avoir traversé le pont de 6,070 km qui depuis 20 ans fait de l’île d’Öland une presqu’île, et après avoir emprunté la route côtière en direction du nord, arrivée au sud de Borgholm où nous louons une jolie hutte.
Jeudi 18 juin, visite de l’île s’étirant sur 140 km et atteignant tout au plus 15 km de large. Nombreux moulins à vent, site curieux de Raukar en bordure de l’océan, propice à l’herborisation. Près de Boda, églises intéressantes de Löttorp, de Föra et plus au sud sur la côte est, de celle de Gärdslösa. Après quoi, parcours d’un hameau traditionnel près de Langlöt. Ensuite coup d’œil aux ruines de la plus puissante forteresse de l’île, Ismanstorp. A la latitude de Kalmar, début de l’immense plateau calcaire s’étendant jusqu’à la pointe méridionale de l’île, domaine de Potentilla fruticosa. Presque à l’extrémité, traversée pédestre de prairies sèches où en abondance croissent ciboulette et Helianthemum oelandicum. Nous atteignons alors la place fortifiée d’Eketorp où a été reconstitué avec grand soin, l’habitat primitif. Aller jusqu’au phare à l’extrême pointe et retour à nos huttes tout au nord d’Öland.
Vendredi 19, nous consacrons encore la matinée à la visite de l’île. Non loin de la belle plage d’Eriksöre, près d’une immense plantation de bleuets, se trouve une pierre runique intéressante. Visitons encore les églises de Vickleby, de Resmo et de Kastlösa. Traversée à nouveau de la lande infinie de Stora Alvaret. Retraversée du pont et nous voici de nouveau sur le continent, face au château de Kalmar. En ce début d’après-midi, filons, plein nord par l’autoroute. Vue extraordinaire sur Stockholm, arrivée à Linnaeus Hammarby, site idyllique où nous ne pouvons trop nous attarder et enfin entrée dans Uppsala où pour l’unique fois de notre vie, nous prendrons pension dans une auberge de jeunesse.
Samedi 20, visite d’Uppsala, prévue au programme. Tout d’abord la cathédrale puis l’église de la Sainte Trinité. Nous voici arrivés, à pied, à l’ancienne bibliothèque de l’Université Carolina Rediviva, fermée comme il se doit, puisque c’est la grande fête de la Saint-Jean ou plutôt, du solstice d’été. Même déception devant le château. Flânerie de deux heures au moins dans le Linnéträgarden replanté comme au temps de Linné. Vue Chelidonium laciniatum. A 12 h 30, quittons la ville et roulons en Dalécarlie. Aller à Lilla Hyttnäs afin de découvrir la demeure de Carl Larsson. A ses abords nous pouvons admirer Lysimachia thyrsiflora si difficile à découvrir en fleurs à Saugues par exemple. Continuation sur Mora où nous visitons l’église au toit de cuivre. Peu après traversée d’immenses étendues de forêts noires d’une uniformité et d’une platitude extrêmes. Arrêt, pour la nuit, à la première bourgade rencontrée au sortir de ces lieux lugubres.
Dimanche 21, de Sveg à Jokkmokk, sans visite aucune. Que des sites naturels et des fleurs ! Ouf ! Quelque 100 km après Sveg, arrêt pour une plante mauve tapissant le talus : c’est Astragalus alpinus qu’on trouve aussi chez nous. Cette astragale est accompagnée de Pirola minor, Pinguicula vulgaris, Carex vesicaria, Salix myrtilloides. Entre Dorotea et Vilhelmina pique-nique à la lisière de la forêt suivi d’un relevé de plantes. Parmi elles, nous sélectionnons Andromeda polyfolia, Empetrum nigrum et Omalotheca norvegica. Et puis maintenant voici des rennes. Un pont enjambe, ici, une magnifique rivière, la Pitealven. Cinquante kilomètres avant Jokkmokk arrêt de nouveau afin de voir quelle plante recouvre les étendues que nous traversons. C’est le Ledum palustre malheureusement en fin de floraison. Et nous voici à Jokkmokk où nous ferons étape durant deux nuits.
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