Marquenterre, dunes de Fort-Mahon l’après-midi du 12 juin 2001, Rue
Crotoy, Lentilles, Clairvaux… le 13
Langres et Gevrey-Chambertin le 14
Mardi 12 juin, après avoir fait nos adieux à Françoise et Odile, nous quittons Laon et nous prenons la direction de Saint-Quentin, Calais pour le parc ornithologique du Marquenterre, jumelé entres autres avec le delta du Danube. C’est une plaine alluviale gagnée sur la mer, entre les estuaires de l’Authie et de la Somme. On y a alors planté 1 500 000 pins et par la suite les argousiers eux aussi ont pris possession du territoire. Nous voici garés. Dans les prairies humides permettant l’accès à l’entrée du parc, des Hydrocharis vulgaris croissent en nombre. Jamais nous n’en avions vus autant. Des trois parcours proposés aux visiteurs, nous optons pour le pédagogique. Divers postes d’observation vont nous permettre d’observer la gent ailée dont le baguage est effectué depuis 1969. Voici par exemple la sarcelle d’hiver, qui elle finalement, passe toute l’année en France, l’avocette, échassier noir et blanc, symbole du Marquenterre, des couples de cigognes blanches, deux cigogneaux surveillés par leurs parents dans un nid perché tout en haut d’un arbre et bien d’autres oiseaux encore. Nous n’omettons pas cependant, autant que faire se peut, d’établir un relevé des espèces végétales soit rares ou même inexistantes chez nous, soit spectaculaires. De la liste dressée, comme d’habitude, nous présentons Anagallis tenella, Angelica sylvestris, Eupatorium cannabinum, Hyoscyamus albus, Lychnis flos-coculi en immenses tapis, Potentilla anserina, Rumex hydrolapathum, Samolus valerandi, etc. Là s’achève le parcours du Parc du Marquenterre, mais cependant avant notre départ nous visitons encore le petit musée en dépendant. Ceci fait, nous allons, pour clore cette journée, nous adonner une fois de plus à la botanique en allant explorer le site des dunes de Fort-Mahon. Là, le soleil couchant répand des reflets sur les sables découverts par la marée basse. Parmi la vingtaine de plantes relevées, en voici une petite moitié : Ammophila arenaria, Beta maritima, Claytonia perfoliata, Convolvulus soldanella, Eryngium maritimum, Hippophae rhamnoides, Phleum arenarium, Sambucus nigra, Viola tricolor subsp curtisii. Mais il nous faut délaisser la botanique et sans plus tarder prendre la route dénommée « du lys de France et de la rose de Picardie », afin d’atteindre Rue, capitale du Marquenterre. Nous voulons visiter sa chapelle du Saint-Esprit des 15e et 16e siècles, mais les heures d’ouverture ne coïncident pas avec celles de notre emploi du temps. Nous verrons surtout l’extérieur dont la sculpture décorative évoque une dentelle de pierre. Nous pouvons voir aussi les importantes clefs de voûte en pendentifs sur un plafond où les nervures dessinent un réseau arachnéen. Dans la ville, nous pouvons admirer un beffroi puissant entouré de quatre tourelles, lequel domine la rue aux maison basses.
Mercredi 13 juin nous nous retrouvons à Crotoy. Le soleil voilé éclaire les sables humides où coule la Somme. Au loin Berck, station balnéaire, climatique et médicale. Dans les nombreux cimetières qu’on aperçoit, s’alignent d’innombrables rangées de croix. Voici même un insolite cimetière chinois accompagné d’une pagode… Bientôt nous parvenons à Abbeville, prospère cité grâce à l’industrie du drap. Ensuite nous peinons pour trouver le lac de Der Chantecoq où nous désirons nous rendre et visiter aux alentours maisons et églises à pans de bois. Puis nous voici à Ceffonds, village natal du père de Jeanne d’Arc et ensuite à Puellemontier où dans les prairies environnantes se dispersent des maisons à pans de bois. A Lentilles, village typique, nous admirons l’église revêtue d’écailles de bois. Puis à Clairvaux, à l’ex abbaye transformée en prison à la Révolution, nous faisons un tour. Et enfin à Langres, où nous arrivons, nous passerons la nuit.
Jeudi 14 juin, avant de quitter Langres, ville natale de Diderot, nous visitons les points importants des imposants remparts dominant la vallée de la Marne, notamment la monumentale Porte des Moulins ainsi que les tours jumelées de Navarre et d’Orval. Après avoir repris la route, notre dernière étape sera Gevrey-Chambertin où commence la fameuse Côte des Nuits. Et c’est sur l’antique voie romaine qui reliait Dijon à Soulon que nous allons herboriser pour tenter de trouver Vicia pisiformis. Voici donc un petit aperçu des plantes rencontrées : Achillea ptarmica, Asarum europaeum, Campanula persicifolia, Cruciata laevipes, Juncus effusus et tenuis, Lathyrus sylvestris et tuberosus, Melampyrum sylvaticum, Poa trivialis, Sanicula europaea, Scrofularia nodosa, Veronica officinalis, Vinca minor. Hélas ! Nous ne trouvons pas la vesce recherchée ! Et nous voici au restaurant de Gevrey-Chambertin où Victoria et Lilia offrent gentiment le repas, excellent. Après quoi nous ne repartirons pas sans avoir exploré la combe de Lavaux toujours à la recherche de la vesce… recherche vaine. Cependant voici quelques espèces extraites de la liste dressée : Aconitum lycoctonum, Allium ursinum, Cornus mas, Dentaria heptaphylla, Melittis melissophyllum, Phyteuma spicatum, Trifolium alpestre. Cette dernière herborisation effectuée, nous prenons le chemin du retour au bercail, heureux d’avoir fait connaissance d’une région inconnue et bien différente de toutes celles que nous connaissons. Merci à Françoise de nous l’avoir faite découvrir.
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