Mercredi 26, Paul préférant rester à l’hôtel, nous demandons à Gérard et Françoise de bien vouloir nous accepter dans leur véhicule. Nous partons alors pour la visite du jardin alpin « Giango Lorenzoni » près du Boral del Giaz sur la commune même de Tambre. Malgré sa proximité nous avons peine à le trouver, perdu qu’il est en pleine nature, établi sur une ancienne doline. Sur une superficie d’1,5 ha, il présente l’intérêt pour nous, de n’héberger que des plantes de la région. Mais bien qu’il soit agréable de déambuler dans ce jardin joliment aménagé, nous y voyons peu d’espèces qui nous soient inconnues. Le jardin visité, nous revenons aux voitures à travers des prairies où croissent exclusivement des Deschampsia caespitosa. De nouveau en voitures, il nous suffit de parcourir 2 à 3 kilomètres seulement pour atteindre une immense aire de pique-nique aménagée dans une clairière d’une belle pessière où à perte de vue les sous-bois ne sont qu’étendues continues d’orties. Seuls les bords de la piste forestière offrent un peu de diversité. Et c’est ainsi qu’on y relève : Anthriscus sylvestris, Dactylis glomerata, Fragaria vesca, Galeopsis segetum, Geranium phaeum, Hypericum montanum, Impatiens noli-tangere, Lonicera nigra, Millium effusum, Myosotis sylvatica, Stellaria graminea et nemorum, Teucrium chamaedrys, Valeriana officinalis. Le petit relevé effectué, nous reprenons la route et au-delà d’une splendide hêtraie, nous parvenons au Monte Pizzoc où rien d’intéressant ne s’offre à nous. Allons donc au Monte Millifret ! Et c’est ainsi que près du refuge Vittorio, nous empruntons une piste et parvenons à une zone entourée de sommets recouverts de pâturages où fleurissent Aconitum lycoctonum et napellus, des Rhinantus sp et beaucoup de Cirsium eriophorum. Nous grimpons ensuite jusqu’à une crête. Du sommet, le flanc de la montagne apparaît, revêtu de bois de hêtres et mélèzes en mélange, descendant presque verticalement jusqu’à la vallée. Au-delà, quelle vue, c’est époustouflant ! Villages, prés et champs, bois s’alignent jusqu’au lac Santa-Croce à l’extrémité ensablée. Et tout cet ensemble est dominé par une immense chaîne au relief tourmenté. Abandonnant la contemplation de ce paysage insolite, nous faisons demi-tour et notons au passage Campanula glomerata, Helleborus viridis, Lilium martagon, Rhododendron hirsutum. De retour au refuge, arrêt où tout en consommant, nous apprenons la catastrophe arrivée au Concorde.

Jardin alpin Boral del-Giaz près de Tambre
Anthriscus sylvestris
Dactylis glomerata
Fragaria vesca
Impatiens noli-tangere
Lonicera nigra
Myosotis sylvatica
Stellaria graminea
Stellaria nemorum
Au Mont Pizzoe
Aconitum lycoctonum
Cirsium eriophorum
Lac de Santa Croce
Helleborus viridis
Lilium martagon
Rhododendron hirsute

Jeudi 27, seules Victoria et Lilia partent accomplir l’excursion prévue à Val Sughet à 1800 m d’altitude où elles verront en abondance Silene elisabethae et Geranium argenteum. Gérard, lui, préfère effectuer aujourd’hui le programme prévu pour demain. Alors nous décidons tous de l’accompagner au Passo di San Baldo. Après une route à virages superposés, nous parvenons au col où nous cherchons vainement le chemin permettant l’accès à la montagne. Gérard alors, décrète qu’il vaut mieux abandonner et aller visiter le jardin botanique des Alpes orientales, situé lui aussi dans les préalpes de Belluno sur le versant nord du Mont Faverghero entre 1500 et 1600 m d’altitude. Nous n’en sommes pas très loin actuellement mais nous nous arrêtons quelque peu pour nous restaurer . Après quoi, au lieu-dit Casera sur le Mont Pascolet, nous laissons les voitures, et à pied dans la caillasse, effectuons au moins 200 m de dénivelée. A l’entrée du jardin un guide nous invite à voir, dans une jolie construction, une exposition aussi belle qu’intéressante, sur la région. Puis c’est la visite du jardin où les plantes sont représentées, avec art, par associations végétales qui sont : le nardeto aux espèces déjà fanées ; le cariceto ferruginea avec Lathyrus occidentalis, Stemmacantha rhapontica etc ; le seslerio sempervireto avec l’edelweiss, Pedicularis elongata et rostrato-capitata et d’autres encore, l’elineto avec Lomatogonum carinthiacum, Saussurea discolor et j’en passe, le rupi calcaree avec Eritrichium nanum, Physoplexis comosa. Quant à l’association à Festuca varia, elle recèle Laserpitium halleri, Silene rupestris, alors que celle à Carex rigida expose Geranium argenteum, Gentiana froelichii et d’autres bien belles. La visite terminée c’est cette fois, la descente dans la caillasse, encore plus désagréable que la montée . Bientôt arrivée au parking où Paul nous attend près d’enfants jouant sur une aire de jeux en léger surplomb. Et vite aux voitures car il ne s’agit pas d’arriver en retard à Tambre ! Quoi qu’il en soit, Gérard nous guide et bientôt nous fait emprunter une route à virages en épingles à cheveux, dûment numérotés comme ceux de l’Alpe d’Huez. Arrivés à Vittorio Veneto, nous remontons sur Belluno. Pour cela nous longeons l’autoroute en passant tantôt au-dessus, tantôt en dessous de cette voie construite sur de gigantesques piliers. Plus loin l’autoroute se divise : une voie suspendue pour l’aller, une autre normale pour le retour. Arrivés à Santa Croce, nous longeons tout d’abord le lac puis le quittons pour nous élever dans la montagne et bientôt nous arrivons à Tambre.

Jardin des Alpes orientales
Jardin des Alpes orientales dédié à Caldart
Carex ferruginea
Lathyrus occidentalis
Stemmacantha rhapontica
Lomatogonium carinthiacum
Erithrichium nanum
Physoplexis comosa
Laserpitium halleri
Gentiana froelichi

Vendredi 28, à 9 h 30, nous quittons définitivement l’hôtel de Tambre et bientôt nous voici sur la route de Cortina à Tomezzo. Au bord de la Tiave que nous longeons, fleurissent de magnifiques Impatiens glanduliferum. Maintenant direction de Cortina où nous arrivons bientôt. Là un monde fou, fou, fou et ce malgré la pluie. Quittons au plus vite cette célèbre cité et prenons la direction de Falzarego. Avant d’atteindre le col, arrêt dans un restaurant pour Paul, Lilia et moi-même. Le repas terminé départ encore sous la pluie et retrouvailles de nos compagnons au col de Falzarego, lesquels ont été obligés de pique-niquer dans les voitures, le restaurant étant bondé. Sur mes conseils, Victoria qui désire voir Rhodothamnus chamaecistus, essaie de pénétrer, vainement, dans la rhodoraie détrempée. Alors direction du Pordoi ! Et au fur et à mesure de la montée se dissipent les nuages qui de plus en plus laissent place au ciel bleu. Cela incite nos amis à participer à une petite balade. Quant à moi, suite à des petits problèmes que j’ai eus la veille, je préfère gagner l’hôtel. Paul et moi donnons donc rendez-vous au reste du groupe à 18 h 30 à Mazzin di Fassa. Et la descente du Pordoi s’effectue sous un éblouissant soleil.

Impatiens glandulifera
Impatiens glandulifera
Cortina
Rhodothamnus chamaecistus
Col de Pordoi
Vue depuis l’lhôtel de Mazzin

(suite)

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