Scandinavie 4
Du mercredi 1er au samedi 4 juillet
Mercredi 1er juillet, une quarantaine de kilomètres après le départ, le paysage devient plus riant et tout au long des fossés, croît le bel Aconitum septentrionale. Plus loin, quelques kilomètres avant le cercle polaire, l’altitude s’élève de plus en plus. A peine plus haut que nous, la pluie qui tombe se transforme en neige. Arrivée au cercle polaire où tout en 16 ans a changé : le site n’est plus sauvage, diverses constructions l’occupant. Quelques plantes cependant dont Loiseleuria procumbens et la belle Diapensia lapponica. Avant d’arriver à Mo i Rana arrêt à une aire de repos pourvue d’un cabanon en cas de mauvais temps. Aux alentours, nombreuses fougères et Moneses uniflora en abondance. A 15 heures, arrivée au refuge du Svartisen, deuxième glacier de Norvège. Nous allons gagner ce glacier qui ne cesse de reculer, tout d’abord par la traversée d’un lac serti de forêts. Ensuite, 3 km nous en séparent encore. Grimpons par un sentier jusqu’à une jolie cascade près de laquelle croît le petit Scirpus hudsonianus. Puis escaladons des dalles rocheuses. Soudain, c’est l’émerveillement ! Sous un ciel d’azur, la masse gigantesque du glacier tailladé de crevasses bleutées, nous surprend. Des séracs s’en sont détachés et forment, dans un autre petit lac qui le borde, des sortes de mini-icebergs scintillants. C’est féerique ! Au retour non loin du refuge, arrêt pour admirer Pedicularis Sceptrum carolinum aux corolles de 3 à 4 cm de long. Puis roulons à nouveau jusqu’à une dizaine de kilomètres au sud de Mo I Rana où nous louons des huttes toutes fleuries de beaux géraniums roses.
Jeudi 2 juillet : ce matin encore, tout en roulant, nous surplombons des fjords dominés de montagnes aux cimes enneigées. A Mosjøen, nous parcourons une rue bordée de jolies maisons derrière lesquelles le rivage offre, entre autres, Honkenia peploides . Plus loin de belles polémoines à fleurs blanches méritent une photo. Aux alentours de midi, entrée dans le Trøndelag matérialisée par une immense arche de bois sculpté enjambant la route. Vers Gartland la vallée s’élargit. Un peu plus loin tout au début du Snåsavatnet, grand lac en longueur, les rochers bordant la route, sont le domaine de Saxifraga cotylédon. Le long de la route parallèle à la E 6, beaucoup de Vicia sylvatica, de Cladonia stellaris. Près de Bøla, une gravure rupestre datant du 4e millénaire avant J. C. représente un renne grandeur nature. C’est à Stjørdal à une trentaine de kilomètres de Trondheim, que nous nous arrêtons. Là, le groupe exceptionnellement se scinde jusqu’au lendemain matin.
Vendredi 3 juillet, nos amis nous rejoignent et ensemble nous partons à Værnes où nous arrivons tout juste pour l’ouverture de l’église à visiter. Puis c’est Trondheim à 30 km seulement de Værnes. Arrivée sous la pluie ce qui écourte les visites du célèbre pont de bois et de la Kjøpmannsgata. Un petit tour dans la cathédrale de Dinaros que mon mari et moi-même visitons pour la deuxième fois, mais sans concert d’orgue et sans rencontrer M. François Mitterrand cette fois-ci… A midi et demi, comme prévu, visite du très intéressant et original musée de la musique. Il est de plus, entouré du jardin botanique de l’Université dans lequel nous recherchons Rhododendron lapponicum, fané en cette saison. En le quittant, cueillette de mousserons pour l’omelette de ce soir. A quinze heures, en vitesse, un léger pique-nique puis bien vite, direction de Røros. A 37 km au sud de Trondheim, nous quittons la E 6 et prenons la route longeant la vallée de la Gaula. Les versants abrupts sont recouverts d’épicéas. Des bouleaux et quelques autres essences, des alisiers surtout, s’y mêlent. A l’entrée de l’agglomération, des chambres sont retenues au motel.
Samedi 4 juillet
Visite, rapide, ce matin de Røros située à 650 mètres d’altitude, ce qui, vue la latitude, est beaucoup. Départ pour la mine de cuivre de Røros, à 13 km de la petite ville. Nos amis vont parcourir en une heure, la mine de Nyberget, celle du Kronprins Olav et un musée. Cet ensemble a été inauguré par le roi Olav le 13 juin 1981, toute activité ayant cessé en 1972 après 333 années d’exploitation. Ce site désertique, lugubre et glacial est situé, lui, entre 800 et 900 m d’altitude. C’est le domaine de la toundra égayée par les touffes d’un rose soutenu de Silene suecica. Pas un arbre si ce n’est le bouleau nain faisant ici sa réapparition. Décidons d’aller à la Montagne aux Fleurs, peu après la frontière suédoise. Taïga de bouleaux et de bouleaux nains mêlés… Somme toute, rien d’extraordinaire, alors retour par la N30 jusqu’à Tynset puis par la N3 vers le nord-ouest. Après Yset, une stavekirke d’où sortent des personnes ayant pris part à un concert. Visite appréciée de nos amis qui, jusqu’alors ne connaissaient pas les églises en bois debout. A Ulsberg, changement de direction, cette fois pour le sud-ouest. Dans la vallée de la Driva, prés, champs, maisons isolées et villages trouvent place. A Sunndalsøra, nous prenons avec plaisir, possession de nos deux petites maisonnettes.
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