Mercredi 29 avril, nous nous rendons à 20 km au sud de Santa Cruz, dans la ville de Candelaria où nous visitons la basilique. Celle-ci fut inaugurée en 1959 en l’honneur d’une vierge noire dont la statuette aurait été trouvée, échouée sur le rivage. A proximité de l’édifice, en bordure de mer, neuf statues censées représenter des rois guanches, furent aussi érigées. La place de Candelaria vite visitée, nous partons pour le Malpays de Guimar. Ce nom est donné par les Canariens aux zones volcaniques consistant en champs de laves arides, désertiques, terres d’élection du cardonal-tabaibal, formation d’euphorbes candélabres et de succulentes. Pour atteindre cette zone, nous empruntons une voie désaffectée, bordée de chaque côté de Launaea arborescens. Arrivés à l’est de Guimar, arrêt à proximité du volcan… de Guimar bien entendu et exploration du site. Voici Euphorbia broussonetii en compagnie d’Euphorbia canariensis. Voici encore Euphorbia atropurpurea et aussi Euphorbia aphylla. Une lavande aux feuilles argentées comme Lavandula buchii, se nomme Lavandula pinnata et une astéracée buissonnante d’un mètre de haut porte le nom de Schizogyne sericea. On peut nommer encore Echium bonnetti, Heliotropium erosum, Fagonia cretica que nous connaissons d’Espagne, Polycarpaea teneriffae. Naturellement les figuiers de Barbarie se mêlent aux autochtones. Continuation en voiture jusqu’au mirador de San Martin où, aux alentours d’une zone protégée, des centaines du bel Aeonium urbicum sont morts. Dans cette zone ravagée nous trouvons tout de même des plantes déjà vues ainsi que Sonchus microcarpus et Periploca laevigata que nous n’avions pas revue depuis notre séjour en Corse. Nous relevons aussi Rumex vesicarius, Forsskaolea angustifolia, Argyranthemum frutescens, Micromeria teneriffae et une merveilleuse vipérine, Echium simplex pouvant atteindre 1 m de haut. Outre ces indigènes, ne manquent pas des espèces de chez nous. Quittant le mirador, nous prenons la direction de Zarza et nous nous arrêtons encore à un autre mirador procurant une vue extraordinaire sur le village de Fasna dominé par un volcan au sommet duquel est construit le blanc monastère de Notre-Dame des Douleurs. Face au mirador, s’élèvent de belles touffes d’or d’Allagopapus dichotomus. Au-delà de Zarza, des lamiacées de près de 2 m de hauteur sont des sauges des Canaries, Salvia canariensis. Près d’elles croissent des Micromeria hyssopifolia bien différentes de Micromeria teneriffae vue ce matin. La route touristique que nous venons de rejoindre enjambe de nombreux barrancos. Un kilomètre à peine avant l’un d’eux, arrêt pour ce qui nous semble être une sorte de tabaibal. Il recèle pour nous d’intéressantes espèces nouvelles telles Neochamaelea pulverulenta, espèce voisine de Cneorum tricoccum ainsi que Ceropegia fusca qui est une asclepiadacée. Reprenant la route, nous ne tardons pas à nous arrêter pour deux astéracées aperçues : Senecio heritieri et Sonchus capillaris. Nous roulons maintenant parmi des cultures en larges terrasses soutenues par des murs de 1,50 m de haut réalisés avec de beaux blocs régulièrement taillés. Puis de nouveau des barrancos à franchir. Arrivés à Granadilla, nous changeons de direction et montons vers le nord-ouest. Nous dépassons Vilaflor (1161 m ), la plus haute agglomération de l’île. Là le paysage est constitué de pins des Canaries, Pinus canariensis très commun au-dessus de 1000 m. Il avait été question à partir de Vilaflor, d’aller faire une incursion au Paysage Lunaire, mais certains, peu enthousiastes, nous incitèrent à renoncer à la visite du site. Dans la vallée de San Lorenzo nous retrouvons l’autoroute gratuite, aux nombreuses sorties, grâce à laquelle nous sommes bien vite de retour.

Candelaria : statues de rois guanches
Candelaria : la basilique
Le Malpais de Guimar
Euphorbia canariensis et broussonetii : cardonal-tabaibal
Euphorbia broussonetii
Gérard devant Euphorbia canariensis
Euphorbia canariensis
Euphorbia atropurpurea
Euphorbia aphylla
Schizogyne sericea
Heliotropium erosum
Polycarpaea latifolia
Opuntia dillenii
Aeonium urbicum
Periploca laevigata
Rumex vesicarius
Argyranthemum frutescens
Micromeria teneriffae
Echium simplex
Fasna et monastère N.-D. des douleurs
Allagopappus dichotomus
Neochamaelea pulverulenta
Ceropegia fusca
Senecio heritieri
Sonchus capillaris
Pinède à Pinus canariensis

Jeudi 30 avril , le Barranco del Infernio (Ravin de l’Enfer), est au programme. C’est un site original et grandiose. Pour écourter le trajet pour l’atteindre, nous optons pour l’autoroute. Il est malgré tout 11 h 40 lorsque nous laissons mon époux au restaurant tout près duquel démarre le sentier à emprunter. Sur les flancs rocailleux de chaque côté de la sente qui, en pente douce descend jusqu’au torrent, nous avons affaire à une végétation xérophytique atténuée cependant par les brumes qui souvent comme aujourd’hui descendent en-dessous de 500 m, végétation aussi modifiée par la présence tout en bas du cours d’eau. Ainsi la conjonction de ces diverses influences contribue à la formation d’un biotope d’une richesse inouïe où de très nombreuses et diverses espèces se mêlent et s’entremêlent en un harmonieux désordre. Comme les plantes rencontrées au fur et à mesure de notre progression sont nombreuses, nous nous contentons de les citer sans les décrire. La plupart du temps des vues remplaceront les descriptions absentes. Voici donc une liste de taxons intéressants à divers points de vue : Justicia hyssopifolia, Lavandula canariensis, Asparagus umbellatus, Carlina salicifolia, Campylanthus salsoloides, Marcetella moquiniana, Lavatera acerifolia, Reseda scoparia, Jasminum odoratissimum, Hypericum reflexum, Messerschmidia fruticosa subsp angustifolia, Rhamnus integrifolia, Rubia fruticosa, Descurainia millefolia, Erysimum bicolor, Argyranthemum foeniculatum. Voici maintenant un Aeonium urbicum déjà vu, mais ici en fin de floraison, ce qui évoque pour moi un petit arbre de Noël. En face est un ceropegia d’une nouvelle espèce, Ceropegia dichotoma. Nous reprenons l’énumération qui nous permet de citer la rarissime endémique des montagnes d’Adèje dont le Barranco del Infernio fait partie : Sideritis infernalis. Continuons avec Hypericum canariense, millepertuis arbustif pouvant atteindre 2,50 m de haut et Convolvulus floridus non moins surprenant et d’une magnificence sans pareille. Citons encore deux vipérines : Echium aculeatum et Echium sventenii, cette dernière fort rare et Argyranthemum gracile. Après le pique-nique pris en vitesse nous poursuivons notre marche tout au fond du ravin parmi des saules dénommés Salix canariensis. Nous notons aussi dans ces parages la ronce Rubus bollei. Bientôt au-delà d’un vieux et solitaire châtaignier jadis planté ou échappé d’une plantation, le sentier continue non plus parmi les saules mais au travers des houx des Canaries jusqu’à la Cueva de Agua, cascade jaillissant à 650 m d’altitude. Demi-tour sans renommer les espèces déjà vues les jours passés. A 17 heures comme prévu, un peu de repos auprès de Paul au café restaurant, puis départ pour Guia. Près de Chio, Argemone mexicana borde les talus de la route. Plus loin Echium giganteum pousse en énormes poufs arrondis et au-delà nous pouvons admirer Chamaecythisus proliferus. A l’orée d’un bois, se voient les beaux cistes roses Cistus symphytifolius. A peine plus loin photo de Pericallis echinatus. Enfin à Icod de los Vinos, arrêt près de l’église d’où nous pouvons photographier le Drago millenario, un dragonnier millénaire près d’un palmier élancé. Arrivés à 9 h, heureux sommes-nous de pouvoir dîner au restaurant, bien que ce soit l’heure de fermeture.

Barranco del Infierno
Justicia hyssopifolia
Asparagus umbellatus
Carlina salicifolia
Campylanthus salsoloides
Marcetella moquiniana
Lavatera acerifolia
Jasminum odoratissimum
Hypericum reflexum
Messerschmidia fruticosa
Rubia fruticosa
Erysimum bicolor
Argyranthemum foeniculaceum
Aeonium urbicum en fin de floraison
Ceropegia dichotoma
Siseritis infernalis
Hypericum canariense
Convolvulus floridus
Echium aculeatum
Echium sventenii
Argyranthemum gracile
Rubus bollei
Salix canariensis
Roches curieuses
Argemone mexicana
Echium giganteum
Chamaecytisus proliferus
Senecio Pericallis echinathus
Icod : Dragonnier millénaire

(suite)

Visits: 35