Scandinavie 5
Du 5 au 9 juillet 1992
Voici le compte rendu de la dernière partie de notre voyage. Ce n’est certes pas la plus intéressante pour les botanistes que nous sommes… loin de là. Les plantes inféodées à la Scandinavie ont, pour la plupart, été déjà vues en effet, les autres ne se montreront pour ainsi dire pas. Toutefois, exception pour le premier des cinq jours.
Dimanche 5 juillet : nous quittons Sunndalsøra. Dans les bois, abondance de fougère aigle, rare jusqu’alors ainsi que de muguet. De nouveau Saxifraga cotyledon et Campanula latifolia à fleurs blanches. Ensuite, des plantes ubiquistes et des lauriers de Saint-Antoine d’un blanc de neige. Plus loin, enfin, deux inconnues de nous cinq, qui pourtant peuvent être vues chez nous : Anaphallis margaritacea et Narthecium ossifragum. Un peu avant Andalnes, visite de la belle église en bois debout de Rødven. A 14 h 15, au sud d’Andalnes, nous empruntons l’inoubliable route des trolls que nous n’avons pas manqué de mettre au programme. Et voici Stigfossbrua, pont enjambant une cascade de 180 m. Trois kilomètres plus haut, parmi les roches et les mini tourbières croissent des plantes intéressantes telles que Viola palustris, Diapensia lapponica, Pedicularis oederi et lapponica, Cassiope hypnoides etc. Au col à 900 m, une multitude de cairns émerge de la neige qui tarde à fondre. Dans la descente, changent le paysage et la flore. A 100 m, fraises sauvages et cultivées donnent leurs fruits. A Valldal, où nous arrivons, nous prenons le ferry pour Eidsdal. Et là, route montueuse nous conduisant à Geiranger qui, chose extraordinaire, n’a pas changé. Paul et moi montons alors à Djupvasshytta où nous désirons, comme en 1976, passer la nuit à l’hôtel surplombant un lac glaciaire. A cette altitude, c’est la débâcle, et depuis notre chambre, nous jouissons d’un spectacle d’une inexprimable féerie.
Lundi 6 juillet, pas question d’aller faire un tour dans la montagne encore enneigée comme nous l’avions fait à la mi-août 76. Alors à 7 h 30, départ pour rejoindre nos amis. A Flydalsjuvet, nous jouissons à nouveau de la vue la plus célèbre sur le fjord de Geiranger. Sur le quai de la petite station nous nous retrouvons tous les cinq, et bientôt nous embarquons sur le premier ferry de la journée, pour Hellesylt, pour un périple d’une heure, qualifié de must, de magnifique… par les divers guides touristiques. Bien sûr ce fjord est beau avec ses multiples cascades tombant des hauteurs qui le bordent, mais bien d’autres le sont tout autant. Après avoir débarqué à Hellesylt, direction de Stranda puis de Sykkylven. Dans les bois de bouleaux traversés abonde Blechnum spicant. Entre Aursnes et Alesund, pour la première fois, présence de Reynoutria japonica. A midi environ, entrée dans la curieuse ville d’Alesund où bien des immeubles ont été reconstruits en 1904 suite à un gigantesque incendie et bien d’autres encore après le bombardement allemand de 1940, ces derniers dans le style « jugenstil » assez attrayant. De nouveau direction d’Andalnes mais par l’intérieur des terres. Arrêt pour la belle bruyère qu’est Erica tetralix. Puis encore des fjords à longer. Enfin arrivée à Andalnes où cette fois, nous prenons la route principale longeant la jolie et riante vallée de la Rauma. A partir de Dombas, le paysage se fait plus sévère. Près de Dovre arrêt devant la sombre église d’Enselkvike. Anthemis tinctoria croît dans les parages. Enfin à une soixantaine de kilomètres avant Lillehammer, location de deux huttes, en plein bois.
Mardi 7 juillet, nous roulons en direction de Lillehammer. Une trentaine de kilomètres avant la ville des travaux sont en cours, probablement en prévision des prochains Jeux Olympiques. Nous y voici maintenant. Direction du musée de plein air de Maihaugen. Ensuite petit tour dans la Storgaten (la Grand rue) où nous effectuons quelques emplettes. Et nous quittons Lillehammer sans manquer toutefois de photographier le tremplin olympique. Direction d’Oslo par la E6 que près d’Hamar nous quittons pour emprunter la N 25 jusqu’à Elverum où nous prenons la N 3. De nouveau des montagnes se profilent au loin à l’horizon, mais le paysage devient de plus en plus plat si bien qu’on se croirait en Suède… Pas étonnant ! La frontière est toute proche ! Nous la franchissons et dans un immense complexe touristique, nous louons deux huttes se faisant face.
Mercredi 8 juillet, nous roulons sur la route de Karlstad où nous avons le plaisir d’apercevoir de très près, deux biches et un cerf. Au-delà de la ville, autoroute en direction de Kristinehamn. Bientôt nous roulons entre les immenses lacs Vänern et Vättern. A Jönköping, dans la ville agrandie, nous ne reconnaissons plus rien et nous avons des difficultés à retrouver le musée des allumettes. Après la visite de l’ancienne fabrique, nous quittons la ville par la N 30 qui mène à Växjö : la route, droite et monotone traverse, comme toujours en Suède, d’immenses forêts de pins et de bouleaux. Un peu plus loin un lac cerné de bois bien sombres, rompt la monotonie de l’ensemble. Dans une prairie, présence intrigante d’un splendide cromlech. Non loin de Linnés Råshult, un magnifique et confortable mobil home sera notre gîte pour la soirée et la nuit.
Jeudi 9 juillet, à 9 h 30 nous quittons les rives du lac d’Almhult et à 10 h nous voici devant Linnés Räshult que nous visitons avec plaisir. Dans le jardin, fleurit un magnifique pied de livèche. Visite de la maison et du jardin terminée, retour sur Almhult. Ensuite Hässleholm et bientôt Helsingborg. Là, nous embarquons sur un ferry pour débarquer à Elseneur où nous prenons la direction de Copenhague puis de Rødby. Une fois de plus, embarquement sur un bateau qui nous laissera à Puttgarden où nous passerons la nuit. Etant désormais en Allemagne, nous arrêtons là le compte rendu de ce voyage en Scandinavie, qui à l’instar de celui de 1976, nous donna entière satisfaction.
Lire la suite : 1993 – Var : Evenos, Codoulière et Ollioules
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