Vendredi 28, nous allons prospecter les alentours du Passo Falzarego au sud-ouest de Cortina d’Ampezzo alors que le Lavaredo, lui, est au nord-est de cette ville, choisie pour les Jeux Olympiques de 1956. Seize kilomètres après cette cité, nous voici au col de Falzarego où nous nous arrêtons. Le site moins grandiose que celui du Lavaredo n’est par contre pas défiguré par des aménagements récents non indispensables ici, il est vrai. Et plutôt que de prendre le téléphérique pour gagner les sommets, nous préférons herboriser alentour. Par endroits, Pinus mugho forme de lilliputiennes forêts. Ailleurs dans des pelouses rocailleuses où croissent de ci de là, quelques Pinus cembra se dissimulent pas mal d’espèces, parmi lesquelles Carex firma et sempervirens, Crepis terglouensis, Doronicum columnae, Homogyne discolor, Minuartia sedoides, Polygonum viviparum, Potentilla nitida, Ranunculus hybridus et montanus, Salix reticulata et retusa, Silene pumila, Soldanella minima et pusilla. Grimpons ensuite jusqu’aux immenses et éblouissants pierriers… et voici une pédiculaire atypique, hybride, décrète Gérard, de Pedicularis elongata et de Pedicularis rostrato-capitata, croissant tout à côté. Nous apercevons aussi Pyrola rotondifolia et en plein dans la caillasse Silene acaulis exscapa, Papaver rhaeticum, Moehringia ciliata. Au retour nous remarquons aussi dans l’herbe verte Primula farinosa, Veronica austriaca, Silene dioica et rupestris. Signalons enfin que, parmi les nombreux rhododendrons hirsutes et ferrugineux, croissent divers exemplaires aux caractères intermédiaires, leurs hybrides probablement. Satisfaits de notre herborisation au Falzarego, nous quittons le col et en début d’après-midi nous herborisons près de Misurina dans une vaste mégaphorbiaie où de la courte liste établie nous présentons Angelica sylvestris, Cirsium erysithales et heterophyllum, Lathyrus luteus et pratensis, Rosa pendulina, Thalictrum aquilegiifolium. Au Val di Landro, arrêt pour des fleurettes blanches qui sont Pyrola rotundifolia accompagnées de leur cousines Moneses uniflora et Orthilia secunda. Carex alba, Luzula albida et Rubus saxatilis croissent en mélange avec elles. Quelques kilomètres au-delà, dans une forêt de pins, d’épicéas et mélèzes, nous effectuons encore un court relevé dont voici quelques spécimens : Aquilegia nigricans, Laserpitium latifolium, Pimpinella major, Pteris aquilina, Stachys alopecuros. Et maintenant avant de rentrer, allons au lac des Braies. Nous y voici mais impression de déjà vu … Oui nous étions venus en famille en 1970 à la « Perle des Dolomites » ! Un court aller-retour sur le sentier faisant le tour du lac nous permet de nous faire une idée de la flore. Parmi les espèces relevées voici Anemone trifolia, Aster bellidiastrum, Crepis aurea, Luzula nivea, Melica nutans, Moeringia muscosa, Sesleria albicans.
Samedi 29, nous allons dans les Alpes de Carnie pour montrer à nos amis des stations d’Hemerocallis flava, de Physoplexis comosa et de Wulfenia carinthiaca. Et nous voici au col della Mauria dont les parages recèlent, le long d’une longue saignée forestière, des centaines de sabots de Vénus. Actuellement abondent les lis bulbifères. Nous notons aussi, depuis la voiture, Campanula rapunculoides, Buphtalmum salicifolium, Aconitum vulparia, Vicia sylvatica, Aquilegia nigricans. Un arrêt nous permet de voir Scorzonera purpurea subsp rosea. Plus loin, c’est le spectaculaire Peucedanum verticillare qui motive une autre pause où nous établissons un petit relevé avec quelques espèces dont voici un aperçu : Aquilegia nigricans, Centaurea transalpina, Lilium bulbiferum, Linum viscosum, Polygonatum odoratum, Stachys alopecuros et sylvatica. Peu avant Ampezzo nous pénétrons dans la hêtraie. A la chapelle de la Madona del Vergon, devant laquelle une galerie couverte prolongeant l’édifice et munie de deux bancs se faisant face, nous nous arrêtons. Comme en 1991 nous y pique-niquons. Après, encore comme autrefois, nous herborisons… et découvrons Epimedium alpinum, hélas défleuri. Plus loin les lis martagon sont eux, en pleine anthèse. Nous voici enfin à l’entrée du fameux tunnel à 890 m d’altitude, le tunnel aux griffes du diable, Physoplexis comosa. Mais « pèlerinage amer », il ne persiste qu’une seule touffe, bien haut à l’entrée. La station importante d’une quinzaine de touffes est désormais emmurée. De l’autre côté de la route s’étend une belle plaque de Cyclamen purpurescens. Déception encore avec Hemerocallis flava. La jolie plante qui revêtait d’or toute la pente d’un important rocher herbeux est défleurie. Seule une touffe garde encore sa parure. Au col de Rest nous ne reverrons pas Spiraea lancifolia var decumbens mais seulement Dianthus sternbergeri, Genista radiata, Aquilegia einseleana, Thesium bavaricum. Découragés nous n’allons pas aujourd’hui comme prévu à Pramollo. Arnoldstein, à une quinzaine de kilomètres avant Villach, nous accueille en son Babyhôtel.
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