Jeudi 25, nous sommes donc cette fois, six à prendre la route. Direction Lasieso. Bientôt arrêt dans des terres arides et sablonneuses où nous relevons quelques espèces comme par exemple Aegylops geniculata, Alyssum alyssoides, Aphyllanthes monspeliensis, Arenaria aggregata, Argyrolobium zanonii, Astragalus incanus, Buxus sempervirens, Carduncellus monspeliensum, Euphorbia nicaensis, Fumana ericoides, Globularia valentina, Lavandula angustifolia, Lithospermum fruticosum, Narcissus requienii, Pinus sylvestris, Salvia lavandulifolia, Satureja montana, Silene viridiflora etc. Puis visite de Lasieso, vieux village aux typiques maisons aragonaises. Et tout près dans une terre brûlée, Linum campanulatum en compagnie de Linum narbonense. Au-delà de Lasieso nous nous égarons mais deux dames se promenant par là nous indiquent une toute nouvelle route nous permettant de nous retrouver en des lieux civilisés. Et nous voici sur la partie touristique de la N 240. Tout d’un coup, de gigantesques roches rouges se détachent sur l’azur du ciel : ce sont les poudingues de Los Mallos de Riglos. Quittant la grand-route nous nous rendons au tout petit village qui se niche à leur pied, près duquel nous décidons de nous restaurer. Après quoi retour sur la N 240 puis sur une voie secondaire où tout près d’Agüero, un fossé bleuit sous la floraison de Nigella damascena. Visite du petit bourg. Guère plus loin en pleine nature se dresse l’église de Santiago du 12e siècle. De toutes parts le maquis qui l’enserre incite à la prospection. Nous y notons une cinquantaine d’espèces parmi lesquelles les suivantes : Anacyclus valentinus, Brachypodium phoenicoides et retusum, Catapodium rigidum, Centaurea calcitrapa et paniculata, Coris monspeliensis, Crupina vulgaris, Helianthemum nummularium var. roseum, Hippocrepis comosum, Juniperus oxycedrus, Linum gallicum, Mantisalca salmantica, Pinus halepinsis, Punica granatum, Quercus ilex, Salvia verbenaca, Scorpiurus muricatus, Sideritis hyssopifolia etc. Plus loin de belles touffes de Scirpus holoschoenus bordent un champ. Et nous voici pour la troisième fois sur la N 240 que nous quittons bientôt pour rejoindre Bolea. Là nous visitons la vieille collégiale du 16e siècle, surtout pour son admirable retable. Au sortir de l’église, c’est l’orage. Vite en voitures et fin des visites. Paul alors, s’empresse de prendre la direction de Jaca où nous avons retenu pour une seconde nuit.
Vendredi 26, comme nous allons bientôt quitter l’Aragon pour la Castille, nous décidons de donner dorénavant, priorité à la botanique. C’est d’ailleurs pour cela, que pour rejoindre San Leonardo de Yague, nous prenons le chemin des écoliers. Pour débuter passons par le Puerto de Monrepos puisque, hier nous n’avons pu nous y rendre. De là, à l’horizon, étincellent les sommets enneigés des Pyrénées au pied desquelles stagne une brume légère. En dessous de nous, une route sinueuse entaille le flanc d’une colline boisée. Au premier plan parmi pins et chênes clairsemés, des rochers sont en partie colonisés par les énormes coussins piquants d’Echinospartum horridum. Là un court relevé où se trouvent quelques intéressantes espèces, est effectué. Le voici : Arenaria grandiflora, Astragalus monspessulanus à fleurs blanches, Chenopodium foliosum, Echinospartum horridum, Lotus corniculatus, Ononis fruticosa, Salix elaeagnos, Thalictrum tuberosum. Peu après le col, présence près de touffes d’Echinospartum, de Malcolmia africana. Plus loin, de l’autre côté d’un pont, de nouveau de nombreuses rosettes de Saxifraga longifolia et Ononis aragonensis. En outre pour tous, une belle valériane inconnue qui déterminée par Gérard, s’avérera être Valeriana grandiflora. A Huesca de nouveau la N 240, direction Pampelune. Passage encore à Ejea. A Tuleda, autoroute jusqu’à Logrono puis direction sud jusqu’à Soria par la route de Madrid. A Villanuevo de Camaros, un petit tour qui nous permet de photographier aux abords d’une maisonnette, Conium maculatum, Myrrhoides nodosa, Malva neglecta. Un autre arrêt à 900 m nous permet de noter Quercus pyrenaica, Arenaria montana, Lathyrus aphaca et sphaericus, Vicia onobrychioides et Vicia sativa subsp nigra. A 1300 mètres, végétation semblable à celle du sud-ouest de la France. A 1400 mètres, des hêtres aux feuilles tout juste sorties de leurs bourgeons, des alouchiers et même quelques pins. Les lisières de la forêt, de chaque côté de la route, sont fabuleusement belles sous la floraison d’Erica arborea mêlée à l’endémique bruyère Erica australis ainsi qu’au faux genêt d’Espagne (Spartium junceum). A leur pied, le vrai genêt d’Espagne (Genista hispanica) et la belle et fréquente Arenaria montana. A 1710 m nous passons au col de Piqueros. Redescente. A 1300 m , les cistes à feuilles de laurier, aux gros boutons prêts à éclore, bordent la route. A 1100 m des forêts de pins et de vastes étendues de Stipa pennata prennent le relais. Enfin à Leonardo de Yague nous arrivons et prenons pension au très original hôtel-boucherie. Des invités des patrons, en cercle autour d’une immense cheminée où sèchent une quantité incroyable de jambons, chorizos, saucisses… boivent à la régalade.
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