Lundi 26, nous partons visiter ce qu’on appelle les trois oasis de montagne, à savoir Chebika, Tamerza, Mides. Pour cela, à une quinzaine de kilomètres au nord de Tozeur, nous prenons à gauche, la route de Chebiki. A peine plus loin, le sable se mêle d’inflorescences blanches et scintillantes de sel provenant du proche Chott-El-Gharsa. Ce milieu particulier est à l’origine d’une flore spécifique dont voici quelques spécimens : Limoniastrum guyonianum, Limonium pruinosum, Reaumuria vermiculata déjà vus ailleurs cependant, Cistanche violacea, Zygophyllum album et cornutum, Arthrophytum schmittianum, Sueda mollis et Tamarix africana. Encore une bonne trentaine de kilomètres et nous pénétrons dans Chebika à l’abri des montagnes. Quelle merveille ! Failles où s’implantent quelques palmiers, belles gorges avec ou sans cascade et enfin ruines du ksar récemment détruit par des pluies diluviennes. Et maintenant en route pour l’oasis de Tamerza. Plus de vastes étendues de sable, mais une montagne aride et sévère. Enfin Tamerza ! Un Tunisien vient à nous, nous proposant de nous accompagner. Proposition acceptée : descente raide par une sente étroite et caillouteuse, traversée d’un oued et progression dans une gorge impressionnante où l’on avance avec peine. Ah ! Nous revoici au grand jour ! En face de nous s’écoule une large et belle cascade dont les parois humides sont toutes tapissées d’Adianthum capillus-veneris de grande taille. Nous longeons maintenant une falaise crevassée puis gagnons le plateau où se tient un marchand de tout jeunes palmiers, de petits tapis de prière et de bien beaux minéraux qui tenteront les uns et les autres. Après le repas, pris comme il se doit, au restaurant de l’Oasis, nous filons sur Midès, qui elle non plus n’a pas résisté aux pluies diluviennes. D’un belvédère, atteint en longeant la palmeraie, on jouit d’une vue inoubliable, tant sur le promontoire et sa forteresse, que sur le fond hostile des gorges profondes. Pour le retour à Tozeur, nous refaisons le même trajet, deux fois moins long que celui par Redejef et Metlaoui. Au retour en attendant l’heure du repas, chacun s’occupe à sa guise dans l’agréable parc de l’hôtel. Après le dîner, nous partons visiter l’intéressant et beau musée privé Dar Cherait avec reconstitutions de grands appartements de riches Tunisiens, salle de classe coranique, hammam privé etc… Sont exposées aussi poteries, verreries, peintures. Mais il est temps de rentrer, demain en effet nous devons quitter Tozeur.

Dans les parages du Chott-el-Gharsa
Zygophyllum album
Zygophyllum cornutum au Chott-el-Gharsa
Sueda mollis
Salicornes
Chebika : vue générale
Chebika
Cascade à Chebika
Chebika
Faille à Chebika
Gorge à Chebika
Chebika : le ksour dévasté
Ksar et marabout à Chebika
Brassicacée de Chebika.
De Chebika à Tamerza
De Chebika à Tamerza : canyon
Tamerza
Gorge de Tamerza
Gorge de Tamerza
Cascade de Tamerza
Tamerza : roche à géodes
Tamerza : village fantôme
Tamerza village fantôme
Tamerza : village fantôme avec marabout
Mides
Mides
Mides
De Mides à Tozeur : montagnes crêtées

Mardi 27, dès 9 h nous roulons en direction de Kebili. La route empruntée, tout d’abord longe le Chott-El-Jerid sur une quinzaine de kilomètres, puis sur plus de 80, le traverse carrément. Maintenant s’estompent les chaînes de montagnes, l’horizon paraît vide. Plus de sable saupoudré de blanches inflorescences de sel, mais uniquement du sel. Là commence la traversée du chott de 150 km de long sur 75 de large. Actuellement, à l’époque où nous sommes, les eaux ne subsistent qu’au centre du chott et ne laissent voir qu’une vaste étendue de sel blanc d’une platitude infinie. Des mirages trompeurs y sont alors fréquents. Par endroits, tout près de la route, des tas coniques de sel blanc, parfois curieusement, d’un beau bleu violacé, dû à quelque impureté (cuivre, cobalt ?) sont alignés. Le désert de sel laisse maintenant la place au désert de sable de nouveau saupoudré d’inflorescences salines. De petits arbustes dont le Limonium guyonianum et le Tamarix africana réapparaissent. A 10 h 45 court arrêt dans des étendues de dunes mouvantes dont la progression est ralentie par l’installation de barrières de palmes. Plus loin, à une vingtaine de kilomètres avant Kebili, le désert est planté de tamaris, d’eucalyptus et surtout de palmiers afin de limiter l’avancée des dunes. Nous jouissons actuellement de la fraîcheur d’une oasis. Plus loin, c’est Telmine et sa belle palmeraie, puis Kebili dont l’entrée est annoncée par un immense portique en forme de deux dromadaires se faisant face tout en enjambant la voie. A Kebili, recherche vaine d’un musée saharien avec jardin botanique d’après le « petit futé ». De Kebili à Douz, ce ne sont plus que dunes de toutes parts. D’ici, de-là, des palmiers sont en train de crever, de hauts tas de sable accumulés à leur pied. Plus loin cependant, une palmeraie jusqu’à Douz s’étend. Et nous voici dans cette agglomération où les hommes sont en burnous et chéchia et les femmes en longues robes de couleur vive. Douz traversé, c’est le grand Erg et vers Zafrane attendent , nonchalants, plusieurs dizaines de dromadaires. A El Faouar, un imposant château d’eau, nous surprend, mais il faut bien, d’une façon ou d’une autre, arroser la palmeraie ! Là, de toute façon, nous atteignons le bout du monde : plus de route, plus de piste, plus rien. Et comme l’ombre est inexistante, arrêt à l’hôtel-restaurant de la petite bourgade, isolé dans le désert, mais offrant cependant piscine et jardins frais et fleuris. A Kebili où nous revenons, nous retrouvons la route de Tozeur à Gabès et nous engageons sur une partie inconnue de nous, mais peu agréable. Enfin un arrêt en bordure de route pour une mini-herborisation qui nous livre bien peu de choses ; Euphorbia dracunculoides, Brochia cinerea, Astragalus armatus subsp tragacanthoides. Un peu avant Gabès nous pénétrons dans El Hamma. Là les collégiens sont habillés à l’occidentale contrairement à ceux de Kebili, Douz, etc. A Gabès nous retournons à l’hôtel Chems, où déjà nous avions pris pension.

Route du chott El-Jerid
Chott-El-Jerid : le canal
Le chott El-Jerid
Sel du Chott-El-Jérid
Exploitation du sel du chott
Tas de sel du Chott-el-Jerid
Autre vue du Chott-El-Jérid
Tamarix africana
Portique de Kebili
Dromadaires de Douz
Barrière de palmes contre l’avancée des dunes
El Faouar
El Faouar : le désert
Euphorbia dracunculus : de Tozeur à Gabès
Brochia cinerea
Astragalus armatus

(suite)

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