Retour dans les Causses, du 25 au 27 mai 2001.

7 participants.

Le vendredi 25, au lendemain de l’Ascension, nous sommes quatre à prendre la direction du Puy. Aux environs de Monistrol, déjà Cytisus striatus et multiflorus commencent à éclore. Au Puy par contre, Collomia grandiflora, polémoniacée originaire d’Amérique du Nord, aux curieuses fleurs saumon, n’est pas encore épanouie. Près de Mende, certaines pentes sont totalement recouvertes du blanc Cerastium tomentosum. A l’aire de Séverac le Château où nous avons coutume de nous arrêter pour le pique-nique, les talus bleuissent sous une spectaculaire floraison d’Ajuga genevensis. Et nous voici à Sainte-Eulalie-de-Cernon où cette fois nous occuperons les quatre chambres du petit hôtel tenu par des Belges. Cette localité abrita jadis la plus importante commanderie de templiers du Midi de la France. En 1312 les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean prirent en charge tous leurs biens et cette domination dura près de cinq siècles. A l’auberge où nous nous rendons, nous retrouvons les trois autres participants à ce stage, à savoir Marcel et Monique Teissier ainsi que Victoria. Après une rapide installation, nous partons bien vite herboriser le long d’un chemin s’embranchant sur la D77. Voici quelques-unes des plantes extraites de la liste ici dressée : Acer campestris, Anthericum liliago, Blackstonia perfoliata, Anisantha sterilis, Buxus sempervirens, Cerastium tomentosum, Cytisus sessilifolius, Dorycnum pentaphyllum, Euonymus europaeus, Gladiolus italicus, Heracleum sphondylium subsp sibiricum, Hippocrepis comosa, Himanthoglossum hircynum, Laserpitium gallicum, Lathyrus aphaca, Lysimachia vulgaris, Ophrys fuciflora, Poa trivialis, Ranunculus arvensis, Tamus communis, Lotus maritimus. Au retour nous pouvons admirer, presque en face du chemin, de magnifiques pleurotes, hélas inaccessibles. Alors nous regagnons nos voitures et par la bastide Pradines, nous voici sur la D999, d’où nous prenons la piste s’engageant dans une garrigue arborée où prolifèrent des orchidées qui réjouissent Marcel, l’orchidophile du groupe. Les voici : Aceras anthropophorum, Anacamptis pyramidalis, Cephalanthera longifolia, Ophrys apifera, araneola, insectifera, lutea, scolopax, incubacea, Orchis mascula, militaris, morio, purpurea, ustulata, Platanthera bifolia. Outre ces nombreuses orchidées, nous relevons d’autres espèces dont voici la liste abrégée : Anthyllis praepropera, Arabis glabra, Astragalus monspessulanus, Briza minor, Carlina acanthifolia, Caucalis platycarpos, Cerastium pumilum, Globularia punctata, Lens nigricans, Lepidium campestre, Linum catharticum, Plantago media, Sherardia arvensis, Thlaspi perfoliatum, Valeriana locusta, Vicia lathyroides et onobrychioides. L’herborisation terminée, nous continuons à suivre la piste qui nous conduit à un des sites de construction de l’autoroute, d’où nous faisons demi-tour. Non loin de Sainte-Eulalie, toutefois, nous effectuons une ultime reconnaissance permettant d’établir une courte liste de laquelle nous extrayons : Amelanchier ovalis, Buglossoides purpureo-caeruleum, Carex flacca, Centranthus calcitrapa, Cephalanthera longifolia, Ceterach officinarum devenu Asplenium ceterach, Dactylis hispanica, Draba muralis, Fumana procumbens, Hippocrepis comosa, Melittis melissophyllum, Prunus mahaleb, Sanguisorbe minor, Saponaria ocymoides.

Vue sur les étangs de Bas et sur Monistrol
Cytisus striatus
Cytisus striatus fructifié
Cytisus multiflorus
Vue depuis les orgues de Paradis sur Le Puy
Collomia grandiflora
Cathédrale de Mende
Cerastium tomentosum
Ajuga genevensis
Acer campestre
Anthericum liliago
Blackstonia perfoliata
Buxus sempervirens
Herakleum sphondylium subsp sibiricum
Laserpitium gallicum
Aceras anthropophora
Anacamptis pyramidalis
Ophrys insectifera
Ophrys incubacea
Orchis purpurea
Anthyllis vulneraria subsp praepropera
Turritis glabra ex Arabis glabra
Lepidium campestre
Vicia onobrychioides
Amelanchier ovalis
Lithospermum ex Buglossoides purpureo caeruleum
Aspenium ceterach ex Ceterach officinarum
Fumana procumbens

Samedi 26, à 9 heures, Claude Bernard, le célèbre auteur de la « Flore de Causses », accompagné d’un jeune photographe du Museum de Paris, vient nous chercher. A Lapanouse de Cernon il nous emmène, afin d’y admirer l’Ophrys aveyronensis, rare espèce protégée. Dès la descente de voiture nous le voyons. L’Ophrys admiré, photographié, nous continuons le chemin au bord duquel nous venons de le trouver. Et déjà d’autres taxons intéressants s’offrent à nous comme par exemple Laserpitium nestleri, rare apiacée d’origine ibérique, présente des Cévennes aux Pyrénées. Nous remarquons aussi Orobanche teucrii qu’on peut rencontrer depuis la mer jusqu’à 1800 mètres d’altitude. Euphorbia duvalii quant à elle est une endémique cévenole mais aussi des Corbières et du Quercy. Bien d’autres plantes certes, nous ont réjouis. D’une liste de 73 espèces, en voici quelques-unes : Anthyllis montana, Crepis albida, Geranium lucidum, Helianthemum italicum, Iberis pinnata, Limodorum abortivum, Linum campanulatum, cathartica, narbonense et salsoloides, Lithospermum purpureocaeruleum, Lonicera etrusca, Neottia nidus-avis. Voici aussi un Ophrys qui semble être hybride d’aveyronensis et de sphegodes, puis Ophrys insectifera, lutea, sphegodes, sphegodes subsp araneola, Orchis militaris, morio, ustulata ainsi qu’un Orchis hybride indéterminé, trois orobanches, Orobanche epithymum, purpurea et teucrii, Polygala calcarea, Primula columnae, Pulsatilla rubra var serotina, Rumex crispus, Scorzonera hirsuta, Thalictrum minus var grenieri, Viburnum lantana. Après quoi nous nous retrouvons tous devant la gare de Lapanouse de Cernon pour le pique-nique commun. Puis nous voici donc de nouveau sur la D77 où, au pied de la Bastide-Pradines nous nous arrêtons en l’honneur de Dactylorhyza elata subsp sesquipedalis et non pas elata subsp elata qui elle n’existerait pas en Europe, ce qui semble bizarre. Tout près de ces orchidées ; voici Carex distans, commun par ici depuis 0 jusqu’à 2000 mètres, mais dans l’ensemble inégalement réparti. Après avoir établi un court relevé nous repartons et bientôt nous nous arrêtons dans les environs de Saint-Rome du Tarn le long d’une petite route où ne passent ni voitures ni piétons. Comme la grimpée à effectuer à pied est forte, je décide de rester avec mon mari, Marcel et Monique T . Au retour du groupe, Henri, gentiment, me fait passer la liste des plantes vues sur les hauteurs, et de laquelle j’extrais les espèces suivantes : Althaea hirsuta, Aristolochia pistolochia et rotunda, Carduus nigrescens, Carex halleriana, Convolvulus cantabrica, Euphorbia exigua et serrata, Inula squarrosa, Narcissus requienii, Onosma fastigiata, Orchis coriophora subsp fragrans, Stachys recta, Valerianella dentata. Là, va nous quitter C. Bernard, qui auparavant indique à Marcel une station d’Ophrys aymoninii où nous allons nous rendre et où nous dresserons une courte liste dans laquelle se trouve la variété blanche d’Aphyllanthes monspeliensis ainsi que Daphne cneorum qui forme de jolis coussins roses et odorants.

Ophrys aveyronensis
Laserpitium nestleri
Orobanche teucrii
Euphorbia duvalii
Crepis albida
Geranium lucidum
Helianthemum italicum
Iberis pinnata
Limodorum abortivum
Rosa spinosissima = pimpinellifolia
Sonchus asper
Carex distans
Althaea hirsuta
Aristolochia rotunda
Euphorbia exigua
Ophrys aymoninii
Geum sylvaticum

Dimanche 27 au matin, nous quittons la petite auberge de la Cardabelle et ses sympathiques patrons. Mais les herborisations ne sont pas terminées car hier Claude Bernard nous a parlé du Roc des Hourtous où se trouvent deux rares endémiques : Saxifraga cebennensis et Gentiana clusii subsp costei ainsi que des sabots de Vénus, qui malgré ce que l’on dit, n’ont pas disparu du Massif Central. Pour rejoindre ce site si attirant, après avoir quitté Sainte-Eulalie, nous remontons sur la Cavalerie et filons à l’est jusqu’à Nant. Là nous empruntons la route longeant la Dourbie et atteignons sans problème le Moulin de Corps. Arrêt pour admirer et bien sûr herboriser : des fougères dont Adiantum capillus-veneris (on est dans le Midi, faut pas l’oublier!), Asplenium adiantum – nigrum, des graminées avec Bromus erectus, Desmazeria rigida, etc. Après quoi nous empruntons une route très étroite. Au bout de 5 km, à un embranchement il faut prendre la direction de Peyreleau. Partout abondent de belles touffes de lin blanc et de lin jaune mêlées. Puis nous avons le plaisir de voir en grande quantité Neottia nidus-avis et Pyrola minor. Parmi d’autres plantes compagnes, voici : Aphyllanthes monspeliensis, Aster alpinum subsp cebennensis, Astragalus monspessulanus, Dactylorhiza fuchsii, Daphne cneorum, Leucanthemum graminifolium, Linum campanulatum et salsoloides, Rhinanthus minor, Vincetoxicum hirundinaria. Au-delà de Peyreleau, nous sommes en direction des Gorges du Tarn, et arrivés à Vignes, nous prenons à droite une petite route sinuant dans la montagne. La Maxanne un peu dépassée, voici la gentiane endémique (Gentiana clusii subsp costei) que nous nous hâtons de photographier. Là et dans la clairière toute proche, Henri dresse une courte liste que voici : Daphne cneorum, Erinus alpinus, Listera ovata, Moneses uniflora, Pseudoturritis turrita, Vincetoxicum hirundinaria. Quelque trois kilomètres au-delà, nous voici aux Hourtous où derrière le café nous passons, afin d’accéder aux rochers donnant asile à la saxifrage des Cévennes. Puis retour près de Paul et pique-nique sur une des nombreuses tables disposées tout près d’un splendide point de vue sur les Gorges du Tarn. Et voilà l’inévitable liste de plantes peu nombreuses en cette aire restreinte : Arenaria serpyllifolia, Erinus alpinus, Linaria supina, Pedicularis comosa, Pulsatilla rubra var. serotina, Saxifraga cebennensis, Valeriana tripteris. Après cela, c’est la scission du groupe et le départ pour certains. Au-delà de Sainte Enimie, déjà un arrêt car il nous a semblé voir de belles touffes de Saxifraga cebennensis. C’est bien ça, il abonde sur les rochers de chaque côté de la route. De nouveau en voiture et plus d’arrêt jusqu’à Châteauneuf de Randon, où il y a six ans nous nous étions arrêtés après l’infructueuse recherche d’Hammarbia paludosa. Et nos herborisations se terminent dans les parages de Langogne, où depuis la voiture, nous apercevons Mimulus guttatus que nous ne manquons pas de rechercher à chaque passage dans les parages. Puis nous voici à Bourg-Argental où nous disons au revoir au Docteur Delaigue ainsi qu’à Henri Bayle, nos deux compagnons de voyage.

La Cavalerie village fortifié
La Cavalerie : village fortifié
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Asplenium adianthum- nigrum
Aphyllantes monspelliensis
Dactylorhiza fuchsii
Daphne cneorum
Neottia nidus-avis
Vincetoxicum hirundinaria
Gentiana clusii subsp costei
Listera ovata
Moneses uniflora
Saxifraga cebennensis
Pulsatilla rubra
Hammarbia paludosa
Mimulus guttatus

(suite)

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