Vendredi 1er mai, suite à la modification de programme effectuée sur le bateau nous innovons… et c’est pourquoi à San Isidore, à la sortie de l’autoroute, une petite voie nous conduit à la plage del Medano, au pied de la Montana Roja, volcan de 171 mètres. Parmi les plantes non rencontrées à ce jour, voici, non décrites mais photographiées les espèces qui sont : Lycium intricatum, Lotus sessilifolius var. Pentaphyllos, Chenoleoides tomentosa, Polycarpaea nivea, Frankenia ericifolia, Zygophyllum fontanesii qui nous rappelle Zygophyllum fabago, présent naturalisé à Sète seulement en France. Nous ne citons pas en principe les espèces connues chez nous ni celles déjà rencontrées. Signalons cependant la présence d’agaves séparant la plage de la zone désertique et aussi les spectaculaires et gros coussins ronds d’Euphorbia balsamifera colonisant les pentes et le dôme du volcan. Reprenant la petite route qui file parallèle à la mer, nous parvenons à Los Abrigos et là nous changeons de direction pour atteindre le seul camping où nos amis pourraient passer la nuit. Celui-ci ne leur convenant pas nous partons à la recherche d’un lieu de pique-nique, recherche problématique tant le cardonal-tabaibal a été bouleversé afin d’y construire encore des hôtels alors qu’il ne semble y avoir que cela dans cet affreux environnement. Et pourtant nous tous cette fois recherchons aussi un hôtel car nous devons embarquer ici, demain de bonne heure pour la Gomera. Eh bien, malgré cette pléthore de logements, nous avons peine à en trouver un… C’est encore un très grand appart’hôtel sur 3 niveaux, donnant ainsi que d’autres constructions sur une immense piscine. L’appartement retenu nous nous pressons de retourner aux voitures et de prendre la direction du nord par la route longeant la mer. A Adeje nous venons pour la seconde fois, et nous voici bientôt arrivés aux immenses falaises de Los Gigantes. Le lieu, certes spectaculaire, ne convenant pas à l’herborisation, Gérard propose d’aller à Masca. Nous voici donc passant à proximité de Santiago del Teide, puis roulant sur une petite route accidentée le long de laquelle quelques arrêts botaniques nous permettent d’observer encore une nouvelle plante. Voici donc Phyllis viscosa différente de Phyllis nobla bien entendu. Pour la photographier nous montons sur un petit promontoire du sommet duquel la vue sue le site de Masca est des plus pittoresques. A l’ombre des palmiers des Canaries, agaves et figuiers de Barbarie introduits, se mêlent aux plantes indigènes. Puis on voit le barranco très resserré et l’étroite sente tracée au-dessus du lit du torrent, sente surplombée de gigantesques falaises. De l’autre côté du ravin, encore des falaises élevées dont la pente s’abaisse et forme un replat sur lequel est perchée une partie de Masca. A Masca justement nous allons et, dans un bar où bien sûr nous consommons, Gérard va auprès du cafetier pour lui demander des renseignements au sujet d’un éventuel parcours des gorges jusqu’à la mer, pour le retour à Tenerife après la visite de la Gomera et de la Palma. Renseignements pris, demi-tour tout en prenant le temps d’admirer, voire de photographier les espèces suivantes : Asparagus arborescens, Taeckolmia pinnata, Tolpis laciniata, Kleinia neriifolia, Vierae laevigata.

El medano
Montana Roja
Lycium intricatum
Polycarpa nivea
Zygophyllum fontanesii
Frankenia erucifolia
Euphorbia balsamifera
Masca
Autour de Masca
Taeckolmia pinnata
Tolpis laciniata
Kleinia neriifolia
Asparagus arborescens
Vierae laevigata

Samedi 9 mai. Bien que nous ayons passé une semaine hors de Tenerife, voici la suite du compte rendu du séjour en cette île, mais repris à partir de notre retour, justement le 9 mai.

Samedi 9 mai, donc, puisque nous venons de débarquer à Los Christianos, nous décidons d’aller à la Punta de Teno, à l’extrême nord-ouest de Tenerife. Bientôt arrêt à Garachico sur une aire agréablement aménagée sous des espèces exotiques. Bien vite, de nouveau en voitures jusqu’à Buenavista où nous recherchons la piste de Teno… actuellement interdite. Alors tout bonnement je propose d’aller à une dizaine de kilomètres d’ici à Teno Alto. La route très belle, traverse une zone rocheuse, domaine d’euphorbes et de vipérines arborescentes ainsi que de palmiers et de quelques rares dragonniers sauvages. Le dragonnier, appartient bizarrement à la famille des liliacées. Ses fleurs sont en effet sur le même modèle : 6 tépales, 6 étamines, un ovaire supère triloculé. Son tronc ne s’accroît pas par cercles concentriques, ses branches se divisent dichotomiquement et seules les ramifications supérieures portent un dense faisceau de feuilles glauques et coriaces à base rougeâtre formant comme une sorte de parasol. Actuellement les exemplaires sauvages sont de plus en plus rares. Nous voici maintenant arrivés au pittoresque village d’El Palmar. A sa sortie nous quittons la route de Masca pour celle de Teno alto qui serpente dans la montagne. De celle-ci nous jouissons d’une vue fabuleuse sur le curieux village blanc que nous venons de quitter. Un peu plus haut, arrêt herborisation. Que voyons-nous ? Des arbres semblant être des acacias, Ilex canariensis et Rubus bollei, Aeonium haworthii inféodé, lui, au nord-ouest de Tenerife et des Aeoniums urbicum que nous connaissons déjà. Puis de nouveau en voitures nous atteignons la zone des alizés où prospère Myrica faya. Peut-être la laurisylve se trouve-telle plus haut ? Nous ne le saurons pas car « nos chauffeurs », contrariés par le brouillard vont à peine plus loin pour faire demi-tour. Nous ne verrons pas non plus le joli village montagnard de Teno Alto. Quel dommage ! Nous redescendons et nous nous arrêtons peu avant le croisement de Masca afin de photographier un ensemble de bâtiments blancs, assez original sous le beau soleil de nouveau retrouvé. Puis nous voici de retour à l’appart-hôtel, où, cette fois nous rejoignent Françoise et Gérard. Mais malheureusement ils logeront dans une aile réservée aux participants très nombreux et peu discrets d’une noce indienne.

Vers Teno Alto : dragonnier et palmiers
Vue sur El Palmar
Aeonium haworthii
Vers Teno alto

Dimanche 10 mai, comme de coutume, à la sortie de Puerto, nous nous retrouvons sur l’autoroute. Où qu’on aille, rien de plus facile que de l’emprunter. Peu de temps après, ayant quitté la grande voie, nous voici près d’Orotava, puis d’Aguamansa où des férules d’or « Ferula linkii » égaient de toute proches maisonnettes au toit de chaume. Le soleil jusqu’alors n’a cessé de briller. Même à 1100 mètres dans la traversée d’un fayal-brezal, il brille encore et les beaux Cistus symphytifolius font chanter le rose de leurs fleurs sur le gris des troncs de bruyères arborescentes. Plus loin arrêt au mirador de Humboldt. Soudain, en quelques secondes tout s’évanouit dans les nuées sauf toutefois à l’opposé où, au loin, le Teide s’étale entouré de toutes parts, de sombres forêts. En voiture de nouveau, avec le soleil retrouvé. Il nous permet d’admirer la « Marguerite du Teide », non pas la fleur mais une formation géologique de prismes basaltiques rayonnant d’un point central. Plus loin la pinède a remplacé la bruyère et bientôt commence à apparaître le maquis xérophile des hauts sommets. Là, le genêt du Teide, Spartocytisus supranubius est en pleine floraison alors que le codeso del Cumbra, Adenocarpus viscosus, commence tout juste à ouvrir ses belles corolles dorées. Plus haut à 1600 mètres, une plaque rocheuse est toute tapissée d’Aeonium spathulatum parmi lesquels croissent quelques pieds de Neotinea maculata. A 1830 mètres… ô merveille, le mirifique Echium wildpretii que nous n’espérions plus voir en fleurs, dresse une colonne de près de 3 m de haut arborant une multitude de corolles cramoisies. Et nous voici, le cœur réjoui, sur le parking de la maison du parc. Là, visite d’une exposition sur le Teide, visualisation d’une projection d’un film s’y rapportant et enfin petit tour dans le jardin botanique présentant quelques espèces du site. A la sortie du jardinet nous voyons encore avec plaisir Pterocephalus lasiospermus, espèce subalpine des Cañadas ainsi que Carlina xeranthemoides. Puis assis sur le muret bordant le parking, nous nous sustentons tout en admirant à nos pieds Erysimum scoparium et Descurainia burgaeana. De l’autre côté de la route cette crucifère s’étend en houle d’or sur les flancs d’un cratère égueulé. Puis nous reprenons en voiture notre ascension de ce qu’on appelle la caldera de las Cañadas, qui aux dires de certains, serait la plus vaste du monde. Puis nous voici près des anciennes mines de San José, puis plus loin à la Montana Rajada, dôme de ponce à 2507 m. Un petit tour dans cet univers insolite nous permet de noter Argyranthemum teneriffae de la zone subalpine des Cañadas de même que Polycarpaea tenuis, caryophyllacée arbustive de très petite taille. Un peu plus loin est une énorme coulée brune, nommée la « crème au chocolat ». Maintenant nous voici garés près du sentier menant à la Montagne Blanche. Le paysage bien que dénudé est d’une beauté à couper le souffle. Nous ne pouvons donc résister à l’appel envoûtant de ce désert et on peut nous voir longeant une piste empierrée qui, de plus en plus, s’amenuise et se transforme en une étroite sente tracée dans les ponces. Nous sommes donc là, mais pas seulement pour jouir de la fascinante beauté de l’endroit mais aussi dans l’espoir de découvrir la rarissime pensée du Teide, Viola cheiranthifolia, qui nulle autre part au monde ne croît. Donc, nous prospectons avec soin les zones caillouteuses, son biotope de prédilection… et soudain elle nous apparaît. Photo de cette plante mythique qui fut découverte vers 3390 m et décrite par le célèbre naturaliste-voyageur A. von Humboldt. Après cette merveilleuse trouvaille, demi-tour jusqu’aux voitures qui vont nous emmener vers de belles roches et presque en face de celles-ci, à un Parador. Derrière lui, se trouve une hauteur où, par paliers successifs, s’étale en s’élargissant du sommet jusqu’à la base, une large coulée de lave. Près du Parador, croissent quelques pieds de Cistus osbeckifolius assez semblables aux Cistus symphytifolius. Puis avant de rejoindre le chemin du retour, courte visite aux Roques et notamment à celle dénommée « Sentinelle du Teide ». Près d’elle, après avoir escaladé quelques marches de pierre, nous jouissons d’un autre pittoresque paysage, « la plaine d’Ucanca ». C’est à une centaine de mètres en-dessous de nous, un petit cratère à l’intérieur même de la caldera. Après avoir admiré ce site, et un peu plus loin, celui des « Azulejos », nous passons devant l’arche rocheuse dénommée « Zapato de la Reine ». Et puis, nos chauffeurs, trouvant qu’il est tard, annoncent le départ par le même itinéraire et non par celui qui avait été prévu, plus long.

Chaumières de la route du Teide
Ferula linkii
Cistus symphytifolius vers la Cumbrecita
Le Teide vu du Mirador Humboldt
La Marguerite du Teide
Spartocytisus supranubius
Adenocarpus viscosus
Aeonium spathulatum
Echium wildpretii avant El Portillo
Echium wildpretii
Pterocephalus lasiocarpus
Erysimum scoparium
Descurainia bourgaeana
Gerard photographiant la pyramide du Teide
Montana Rajada : Tête de chien
Argyranthemum teneriffae
Polycarpaea tenuis
Montana Blanca : coulée crème au chocolat
La Montana Blanca du Teide
Viola cheiranthifolia
Cistus osbeckifolius
De Los Roques : vue sur le Teide
La Sentinelle du Teide
Llano d’Ucanca
Los Roques : Les Azulejos

(suite)

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