Vendredi 7 mai, à 9 heures, le groupe tout juste reconstitué, se sépare, Gérard ne tenant pas à visiter Syracuse. Donc tous les quatre, douze kilomètres après Palazzolo Acreide, nous retrouvons la route de Noto qui nous mène à Syracuse qui, tout comme Agrigente, est très encombrée. Paul enfin trouve une place et dit à nos amis qu’il n’en bougera pas. Il leur conseille en outre de prendre un taxi pour aller visiter l’antique cité (que nous connaissons tous deux), et de revenir à 16 heures au plus tard. A midi nous allons au restaurant et, une demi-heure après notre retour à la voiture, surprise, nos amis déjà arrivent après avoir visité l’essentiel de Syracuse : le belvédère, le théâtre grec et l’amphithéâtre romain, « l’Oreille de Denis », la basilique San Giovanni, la fontaine Aréthuse et le Dôme avec comme guide, leur chauffeur de taxi ! En route donc ! Mais quelle horreur cette voie de dégagement qui sur 25 km, file en direction nord. Après avoir contourné Catane, à l’ouest nous nous dirigeons. Là, la circulation est fluide. Au bout d’une soixantaine de kilomètres, à droite, nous filons sur Agira, petite cité entièrement construite sur les flancs d’une colline. La route serpente parmi des hauteurs au curieux aspect grisâtre… dû à des touffes fanées de Lygeum spartum. Puis montée au village perché d’Agira, patrie de Diodore de Sicile. Quant à l’église de San Salvadore (du 14e au 16e siècle), devant laquelle nous passons, elle renferme, paraît-il, des ouvrages médiévaux très précieux. Trente kilomètres encore à parcourir avant d’atteindre Nicosia, lieu de rendez-vous. Là le paysage est bien différent de celui parcouru aujourd’hui. C’est un paysage de collines, de rochers, de prairies où paissent des vaches. Ici Lygeum spartium est remplacé par Ampelodesmos mauritanica. Nous notons aussi la présence de férules, de faux genêts d’Espagne, de Scolymus hispanicus, de Cistus salvifolius, Artemisia arborescens. Puis soudain beaucoup d’Asphodeline lutea à laquelle se mêlent quelques pieds d’Asphodelus microcarpus. En face nous apparaît Nicosia qui sur les flancs d’une colline, comme Agira, s’étage. La circulation y est fort difficile, d’autant plus qu’aujourd’hui c’est fête . A l’hôtel des Pins, nous retrouvons nos amis déjà installés.

Syracuse : vestiges romains
Syracuse : le théâtre
Syracuse : théâtre
Syracuse : l’oreille de Denis
Basilique San Giovanni
Syracuse : la cathédrale
Fontaine Aréthuse
Agira : vue générale
Asphodelus aestivus
Nicosia : vue générale

Samedi 8 mai, la Madonie est au programme, essentiellement pour la botanique. Cependant, auparavant, à Sperlinga, nous nous arrêtons, pour visiter, en dessous du château actuellement interdit d’accès, les grottes aménagées. Ce sont en effet des habitations troglodytiques encore récemment habitées. Certaines d’entre elles servaient autrefois, de caves, de greniers, d’étables, d’ateliers de forgerons. Actuellement elles abritent un musée anthropologique somme toute intéressant. La visite terminée, nous photographions une apiacée ornant de vieux murs du village et les rochers sur lesquels est construit le château. Peu après Sperlinga arrêt pour une première herborisation qui nous livre Allium nigrum, Lathyrus ochrus, Ranunculus arvensis. Plus loin, le paysage tout en courbes douces, nous ravit. Tout plein de vertes prairies, d’immenses champs carmins de sainfoin, d’asphodèles aux asphodélines mêlées, d’étendues de Magydaris pastinacea et d’une abondance de glaïeuls sans pareille. Et voici Gangi, magnifique sous le soleil, épousant les pentes. Après Petralia, voici Fraxinus ornus aux belles grappes blanches. Dans un ancien virage de la route, pique-nique au bord d’un profond précipice. Partout, autour de nous, ce ne sont que touffes d’Euphorbia myrsinites. Après quoi nous nous enfonçons de plus en plus haut dans la montagne. Apparaissent alors les premières hêtraies où en lisière s’étalent des tapis d’Anemone apennina var. albiflora. Alentour s’épanouissent Doronicum orientale, Daphne laureole, Ranunculus millefoliatus, Bellis sylvestris et de nombreux Dactylorhiza sambucina subsp markusii. Plus haut où de toutes parts nous entourent les montagnes, nous notons, intéressantes, Cachrys ferulacea, Astragalus nebrodensis, espèce montagnarde sub-tropicale, Erysimum bonannianum endémique sicilienne, Senecio siculus vu en Sardaigne et moins rares Cyclamen repandum et Arabis alpina subsp caucasica. Un peu plus loin à droite s’embranche une petite route conduisant à un refuge situé à 2 ou 3 km de là. Bien sûr nous y pénétrons, accueillis par deux gros Saint-Bernard, le gardien ne dédaignant pas détourner son regard de la télévision. Nous faisons avec plaisir le tour de la salle où sur les murs sont accrochées plus de cent planches d’herbiers. Là nous apprenons qu’il n’existe plus en Madonie, qu’une dizaine d’exemplaires d’Abies nebrodensis à l’état sauvage. Hélas nous n’avons pas de carte détaillée avec nous et de plus il est déjà bien tard… alors nous prenons le chemin du retour. Bientôt arrêt pour quelques pivoines, en l’occurrence Paeonia mascula rare en France, puis plus loin pour Hermodactylus tuberosus que jusqu’alors j’avais toujours vu défleuri. On trouve encore quelques jolies espèces telles Narcissus tazetta et Cyclamen repandum. Puis sans arrêt aucun nous retournons à l’hôtel des Pins où encore nous logerons après avoir dîné toutefois à La Tourette.

Sperlinga : le château
Le château-forteresse
Rochers à la base du château
Sperlinga : montée du château
Sperlinga : habitations troglodytiques
Sperlinga : Apiacée non déterminée
Allium nigrum
Ranunculus arvensis
Dans les Nebrodi : Gangi
Fraxinus ornus
Euphorbia myrsinites
En Madonie : hêtraies
Anemone apennina var. albiflora
Anemone apennina var. albiflora
Dactylorhiza : sambucina subsp merkusii
En Madonie depuis le site aux cachrys
Cachrys ferulacea
Astragala nebrodensis
Erysimum bonannianum
Paeonia mascula au retour de la Madonie
Hermodactylus tuberosus
Narcissus tazetta

(suite)

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