De son lieu de confinement, en Haute-Loire (la pauvre…), Michèle nous fait partager cette curiosité botanique.
Il s’agit d’un individu de Plantago lanceolata (Plantain lancéolé) qui présente une particularité très rare. Alors que les fleurs de plantain sont toujours hermaphrodites, c’est-à-dire qu’elles portent à la fois des organes mâles (étamines et pollinies) et des fleurs femelles (carpelle comprenant stigmate, style et ovaire), ici nous avons un cas de dioécie fonctionnelle où les fleurs sont exceptionnellement femelles (présence exclusive des pistils/styles). L’androcée (anthères et filets) semble avortée. Il convient toutefois de noter que, dans ce cas précis, les organes femelles sont anormalement développés.
La nature ne manquant pas d’imagination, il arrive qu’elle s’arrange parfois pour que les fleurs, bien qu’hermaphrodites, décalent leurs fonctions mâle et femelle dans le temps, afin d’éviter l’auto-pollinisation. Ici, Michèle a suivi sur plusieurs jours l’évolution de ces hampes florales et les fleurs sont restées “femelles”.
Je rencontre chaque année ce phénomène sur une espèce de mes cactus (Gymnocalycium hyptiacanthum ssp. netrelianum) dont les pollinies sont systématiquement avortées (mais les organes femelles ne sont pas hyper-developpées comme dans le cas de ce Plantago). Ce n’est donc pas un phénomène aléatoire mais régulier, indiquant probablement une origine hybride de ces sujets ne pouvant plus se reproduire que de manière végétative (pour les cactus).
Pour illustrer mon propos, mais aussi pour faire vivre un peu notre site en cette période morose, voici ci-dessous deux exemplaires d’une espèce de Gymnocalycium originaire d’Uruguay illustrant mon propos plus haut.
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1 commentaire
Catherine · 3 avril 2020 à 16h28
merci Michèle pour ce partage
Le côté positif de ce temps de confinement ; c’est d’avoir le temps de faire les choses tranquillement comme
de regarder les pistils de Plantago , plante que l’on aurait “dédaignée” en un printemps normal!
Portez vous bien !
Catherine