En ces temps de confinement, Michel Viallon nous propose une série de superbes photos prises durant cette dernière quinzaine, agrémentées d’un commentaire relatif à l’étymologie des taxons illustrés. Michel a utilisé le Dictionnaire étymologique de la flore de France de J.P. Ferrari (à télécharger en cliquant sur ce lien)
Le Lignon en aval de la passerelle des Sautières, pratiquement devant la porte de Michel et Marie-Ange…
Anemone nemorosa L du grec anemos le vent, les anémones poussent souvent dans des stations ventées. L’adjectif nemorosa vient du latin nemorosus, et indique son lieu de prédilection : les forêts, les bois
Anemone nemorosa L.
Caltha palustris L. son nom attribué par Heinrich Bernhard Rupp (1688-1719) au populage, vient du nom grec calathos : corbeille allusion à la forme de ses fleurs de forme évasée
Caltha palustris L.
Corydalis solida (L.) Clairv : Nom attribué par A.P. De Candolle à ce genre de la famille des papaveraceae. Provient du nom grec : korys (casque) la forme de la fleur évoquant la forme d’un casque. L’adjectif solida: solide, à bulbe plein, par opposition au corydalis cava qui possède un bulbe creux
Corydalis solida (L.) Clairv.
Daphne mezereum L – doit son nom de Daphné, nymphe d’une grande beauté, fille de Penée, qui fut transformée par son père, en un arbuste, afin de la soustraire aux assiduités du dieu Apollon. (Daphné chez les Grecs désignait le laurier). Cette plante possède aussi le nom vernaculaire de Bois gentil, nom bien mal choisi connaissant la toxicité de cet arbuste. Son adjectif mezereum vient de l’arabe Mezerum : toxique, mortel.
Daphne mezereum L
Gagea lutea (L.) Ker-Gawler : Ce nom de genre dédié par Richard Anthony Salisbury à Thomas Gage (1781-1820) botaniste Anglais, qui avait nommé cette plante : Gagea fascicularis Salisb. en 1806. Auparavant L’adjectif du nom d’espèce : lutea = jaune en latin, lui avait été attribuée par Carl Linné qui l’incorporait en 1753 dans le genre Ornithogalum sous le binome : Ornithogalum luteum L. En 1809 le botaniste britannique John Bellenden Ker Gawler l’incorporait au genre Gagea en conservant le nom d’espèce de Linné sous le nom actuel : Gagea lutea (L.) Ker-Gawler.
Gagea lutea (L.) Ker-Gawler
Gagea lutea (L.) Ker-Gawler
Narcissus pseudonarcissus L. Narcisse, jeune chasseur de la mythologie grecque, d’une grande beauté, s’éprit de sa propre image en se regardant dans l’eau d’une source. Il y tomba dedans, et se noya, pour les uns, ou se laissa mourir de langueur pour d’autres. Quoi qu’il en soit, une plante qui prit son nom poussa à l’emplacement de sa mort. Quant au nom narcissus pseudonarcissus : Narcisse qui ressemble à un narcisse ou Narcisse faux Narcisse, nous le devons à Carl Von Linné qui ne s’est pas cassé la tête. A noter que les Narcisses ont souvent une fleur légèrement penchée (pour se mirer éventuellement dans l’eau).
Narcissus pseudonarcissus L.
Primula vulgaris Hudson subsp. vulgaris. Son nom vient du latin primulus : tout premier, allusion à la floraison précoce de ces Fleurs.
Primula vulgaris Hudson subsp. rubra
L’épithète “eliator” signifie élevé
Salix capraea L. Salix : non latin du Saule, et capraea, celui de la chèvre : Saule des chèvres
Michel et Marie-Ange, qui sont confinés au Chambon-sur-Lignon (43), ont un peu plus de latitude pour observer le réveil de la flore sauvage que certains d’entre-nous cantonnés aux trottoirs urbains… Du Chambon ils nous adressent Lire la suite…
2 commentaires
Brigitte WATON · 24 mars 2020 à 17h21
Merci pour ces magnifiques photos et légendes
Sarriette · 28 avril 2020 à 13h46
Merci Michel pour ce voyage dans les mots et le début du printemps !
Mais alors pourquoi saule des chèvres ?